Nous sommes dans une ère du vêtement jetable où nous croulons sous l’offre de vêtements tous plus attrayants les uns que les autres. Et en plus, à ce prix-là, pourquoi s’en passer? Eh bien, voici quelques raisons.
Cycle de vie de nos vêtements
Les textiles peuvent être fabriqués à partir de plusieurs matières, chacune avec un lot d’impacts environnementaux. Par exemple, la culture du coton utilise énormément de pesticides et consomme des quantités impressionnantes d’eau, soit plus de 5000 litres par kilo de coton. Les fibres synthétiques sont généralement dérivées du pétrole et malgré le fait que certaines fibres de polyester puissent provenir du recyclage des plastiques, ces tissus émettent des milliers de microfibres de plastique dans l’eau à chaque lavage qui se retrouvent ensuite dans l’environnement, où elles s’immiscent dans les chaines alimentaires.
La transformation nécessite également plusieurs litres d’eau et utilise plusieurs polluants toxiques. Les usines situées dans les pays moins développés ont des normes environnementales pas toujours au point. À cela s’ajoute le transport, émetteur important de dioxyde de carbone. De la production jusqu’à votre garde-robe, les vêtements ont parcouru des milliers de kilomètres, émis des tonnes de gaz à effet de serre, consommé des milliers de litres d’eau et libéré plusieurs contaminants dans l’environnement.
Et c’est loin d’être fini. Dépendamment de votre usage et surtout de la fréquence de votre lessive, vous consommerez des centaines de litres d’eau, des kilowatts d’électricité et vous dégagerez peut-être du phosphore et d’autres polluants dans l’environnement, selon le savon à lessive utilisé.
Enfin, une quantité importante de textiles remplissent nos sites d’enfouissement, réduisant ainsi leur capacité et leur durée de vie, quoique des solutions existent pour les réutiliser ou les recycler.
Les ressourceries, la panacée des écolos?
Les ressourceries et les comptoirs familiaux permettent de redonner une vie aux vêtements encore en bon état, et ce, localement et avec peu de transport. En plus de créer de l’emploi et de détourner des tonnes de textiles de l’enfouissement, ces organismes offrent des prix modiques, ce qui représente une opportunité pour les moins nantis. Cette option pour se débarrasser des vêtements non portés ne doit cependant pas devenir une façon de se déculpabiliser pour ceux et celles qui ont la surconsommation textile facile.
Une partie des vêtements usagés collectés dans les pays occidentaux sont envoyés dans les pays en voie de développement. Au départ, l’intention est louable. Par contre, dans les faits, rien n’est parfait. Certains pays tirent plusieurs bénéfices de l’économie de la fripe, mais pour d’autres, l’inondation des marchés par des vêtements à des prix dérisoires met à mal la production locale en plus de diluer l’identité sociale et culturelle associée à l’habillement.