En septembre dernier, nous avons accueilli, dans le cadre de l’Interrégional numérique, la consultante numérique Annie Chénier qui nous a parlé du concept des tiers-lieux (Third Place). L’appellation créée en 1989 par l’américain Ray Oldenburg renvoie au troisième lieu le plus fréquenté après la maison et le travail. Ces lieux se définissent comme des endroits de rencontres, d’échanges informels et de partage citoyen. Au Québec, c’est dans les bibliothèques qu’ils se sont d’abord incarnés grâce aux médiathèques, aux espaces de travail partagés et aux activités de médiation culturelle. Puis, les cafés avec une connexion internet et certains espaces dédiés aux jeux ont rempli cette fonction.
Avec l’apparition des réseaux sociaux, plusieurs chercheurs ont annoncé le déclin de ces tiers-lieux. Mais l’avènement du numérique, au contraire, redéfinit ces lieux en y amenant une notion technologique. Cette hybridation entre les milieux du savoir, des affaires et de la culture place l’usager, le spectateur ou le citoyen au cœur du processus, et ça prend plusieurs formes. Ces espaces mixtes à géométrie variable (atelier de fabrication collaboratif [Fab Lab], espace de travail partagé [coworking], laboratoire d’alimentation [Foodlab], etc.) mènent au partage des connaissances, au prototypage et à la conception avec des données ouvertes. Les interactions entre les gens, imprégnées par la bienveillance, facilitent la collaboration, le partage et l’ouverture.
Je crois que le concept de tiers-lieu est une occasion à saisir pour que nos lieux culturels s’adaptent à l’ère numérique. Je suis aussi convaincue que le développement, lorsqu’il est centré sur l’émancipation humaine, contribue à l’attraction et à la rétention de la main-d’œuvre. Je vous invite donc à vous informer sur le sujet, à découvrir les tiers-lieux de notre région et, pourquoi pas, à y participer.
Novembre 2018