En novembre 2019, L’Indice bohémien, dans son article titré « L’heure est GRAVE », présentait le Groupe régional d’acteurs pour la valorisation des enseignants (GRAVE), regroupant une vingtaine d’acteurs du domaine de l’éducation de l’Abitibi-Témiscamingue et du Nord-du-Québec.
Pour trouver des solutions innovantes aux pénuries de personnel dans les deux régions, la première action menée par le GRAVE a été la mise en place d’un projet de recherche visant à faire le diagnostic des enjeux associés à l’attraction, la formation et la rétention des futurs enseignants et enseignantes en poste.
Plus de 1 600 personnes, dont 805 membres du personnel de l’éducation de l’Abitibi-Témiscamingue et du Nord-du-Québec, ont répondu au sondage conçu par le GRAVE. Les résultats, dont nous présentons ici une synthèse, ont déjà permis au GRAVE de cibler des actions prioritaires et de commencer la mise en œuvre de certaines d’entre elles.
FORMATION INITIALE ET INSERTION EN EMPLOI
Il a été démontré que l’UQAT forme la majorité du personnel enseignant et des directions d’établissements de l’Abitibi-Témiscamingue.
La proportion d’enseignantes et enseignants en poste qui ne détiennent pas un baccalauréat en enseignement d’une université québécoise est très faible; les stratégies de recrutement pourraient notamment cibler des personnes formées à l’étranger ou dans d’autres provinces.
De plus, l’accès des jeunes enseignantes et enseignants à des programmes d’insertion professionnelle reste encore limité; il s’agit d’un axe sur lequel le GRAVE travaille afin de valoriser la profession et favoriser la rétention du personnel.
SATISFACTION AU TRAVAIL
Les enseignantes et enseignants sont globalement satisfaits de leur travail et aiment enseigner. Ils sont aussi généralement satisfaits de certaines dimensions des conditions de travail (la sécurité d’emploi, le défi intellectuel, l’autonomie dans le travail) et de la nature des tâches associées à l’enseignement (la préparation d’activités pédagogiques, la présentation de la matière à leurs élèves et la relation avec eux, etc.). Ces éléments seront mis de l’avant dans les stratégies visant à valoriser la profession et à attirer le futur personnel.
Malgré tout, plus de 70 % des enseignantes et enseignants se disent assez ou totalement insatisfaits de la charge de travail, des possibilités de promotions et de la reconnaissance sociale.
ATTRACTION ET RÉTENTION DANS LA PROFESSION
Pour une importante majorité d’enseignantes et enseignants, il s’agit de leur premier choix de carrière et ils en sont satisfaits.
Par ailleurs, la région réussit à attirer du personnel d’ailleurs au Québec et au Canada; près d’une personne sur cinq est venue d’une autre région ou province pour enseigner en Abitibi-Témiscamingue et au Nord-du-Québec.
Certains leviers pourraient permettre d’attirer davantage d’étudiantes et étudiants vers les programmes de formation à l’enseignement : des stages rémunérés en enseignement, une promesse d’embauche à la fin de la formation ou un accès plus facile à des postes permanents, entre autres.
Enfin, la majorité des enseignantes et enseignants n’envisage pas de quitter son poste dans les cinq prochaines années. Toutefois, 13,9 % d’entre eux envisagent de quitter leur poste pour occuper un autre emploi dans un autre secteur et 11 % comptent, quant à eux, prendre leur retraite d’ici 5 ans.
L’image de la profession, la reconnaissance du travail et le soutien à l’insertion professionnelle sont considérés comme des dimensions prioritaires, autant par le personnel enseignant que par les directions d’établissements, pour améliorer l’attraction et la rétention des enseignantes et enseignants.
Une synthèse plus complète des résultats est disponible sur le site Web du GRAVE.