CONSORTIUM RESS’OR (LES ÉLÈVES DE LA CLASSE RESS’OR) 

Imaginez une bande d’ados réactifs qui s’expriment et s’exclament pendant les combats fictifs d’un gala de lutte, England Mania, organisé par la Fédération féodale de lutte, la FFL (note : il faut se donner deux tapes rapides sur la poitrine en mentionnant le nom). Dick the Turd est une tragédie comique québécoise inspirée de la pièce de théâtre Richard III de William Shakespeare. Cette version contemporaine est produite par la compagnie Les Impairs en collaboration avec le collectif Moutarde Forte. C’est en matinée, le 8 octobre dernier, que des élèves du secondaire de l’école La Source et D’Iberville ont assisté à cette représentation haute en émotions (aussi haute que le troisième câble d’un ring de lutte). 

Image : Logo fait par les élèves de la classe Ress’Or

Les scènes ont défilé à un rythme digne d’un film. L’ascension de Richard III au trône d’Angleterre a été brève et controversée selon les historiens. L’inspiration de Shakespeare est bien reconnaissable à travers cette adaptation québécoise. Le personnage de Dick s’est montré assoiffé de pouvoir et de gloire. Il était prêt à tout pour goûter à son éphémère couronnement. Il s’est mis à dos ses alliés et sur ses traces, le chaos s’est installé. Ce personnage a fait fortement réagir le public avec sa brutalité, sa violence avouée et son côté sauvage. Il a noué des alliances et commis des trahisons. Il a manigancé des coups pour obtenir la ceinture de champion de sa fédération de lutte. Certains d’entre nous ont aimé observer l’expression de sa folie; d’autres ont préféré le détester et hurler leur désaccord. 

L’arbitre des combats a bien fait rigoler la foule. Il est arrivé en retard, ne retrouvant pas son chemin vers le théâtre sur Google Maps : un arbitre complètement déconnecté qui passe son temps à bouffer et qui rate les pires coups portés. Bref, comme dans de vrais combats de lutte. Les animateurs du gala étaient hilarants et permettaient de suivre la trame narrative de la pièce. Les adversaires, tantôt alliés ou ennemis, ont gagné le cœur de l’assistance. Pour eux, la foule s’est soulevée et a scandé : « %#|+ » [des gros mots!] Ça, les ados ont adoré! 

Cette pièce ne peut laisser personne indifférent. Elle joint la culture caricaturale du monde de la lutte à l’histoire d’un roi mal-aimé. L’humour côtoie la réflexion sur des valeurs comme la loyauté, l’égocentrisme et l’honnêteté. Nous avons adoré le détester, ce Dick!