LISE MILLETTE

Le trajet Abitibi-Montréal n’a plus de secret pour Thomas Ariell. Originaire de Palmarolle, en Abitibi-Ouest, il s’est déraciné à 17 ans pour vivre son rêve musical à fond en allant suivre une formation musicale à l’Université du Québec à Montréal (UQAM). 

Bien qu’établi en sol montréalais, il confie s’y sentir néanmoins « un peu toujours en voyage ». La salle Le Verre Bouteille est devenue sa deuxième maison et, en 2024, il y a lancé sa formule de découvertes musicales mensuelles sous le nom bien abitibien « Les soirées Boomtown », un hommage évident à Richard Desjardins, à qui il voue une grande admiration. 

Photographe : Étienne Turcotte

Alors qu’il implante, à sa manière, un peu de « boréalité » dans la métropole, il se plaît aussi à initier ses musiciens à l’Abitibi-Témiscamingue. C’est avec un mélange de fébrilité et de fierté qu’il leur a proposé de « monter » faire des spectacles dans sa région, avec un arrêt à la maison, pour présenter la famille, et un détour à Sainte-Germaine-Boulé pour voir le rouet géant. 

« Aller chez mes parents, rencontrer mon grand-père, ça permet aussi de me présenter au band et de mieux faire comprendre d’où je viens », explique le musicien. 

Les longs trajets de voiture ne le rebutent pas, au contraire, il y trouve ses habitudes, ses repères, par exemple en s’arrêtant dans la réserve faunique La Vérendrye pour se baigner, pause espérée, avant d’atteindre sa destination. 

« Je suis dans la partie de ma vie où je suis en formule vitrines, concours, prendre tout ce qui passe », reconnaît-il. 

Thomas Ariell a eu une année 2025 chargée et foisonnante. Il a ainsi fait partie de la sélection de la 31e édition du concours Ma première Place des Arts. Il a également été sélectionné, en juillet, parmi les artistes de la Vitrine de la relève 2025 du FRIMAT, ce qui lui a permis de faire la première partie du spectacle de Sofia Nolin. Les artistes Cinqops et Ferøx NøMen ont été les autres artistes de la relève choisis par le FRIMAT cette année. 

Cet été de tous les succès s’est aussi poursuivi en août, alors que le Grand Concours Hydro-Québec du Festival international de la chanson de Granby lui a offert une vitrine bien en vue. Reconnaissant, Thomas Ariell n’avait qu’une idée en tête, même avant la compétition officielle : « profiter au maximum de cette occasion de rencontrer des artistes de partout ». 

Il faut dire que le Festival international de la chanson de Granby a été le tremplin de plusieurs artistes de la scène québécoise. Nul doute que Thomas Ariell n’allait pas manquer cette chance d’y déployer ses ailes (référence pas même voilée à son premier extrait « Nos ailes »). 

Photographe : Vincent Bolduc

L’ENVIE DES VOYAGES 

« Je veux aller partout », lance Thomas Ariell, avide de découvertes et bien déterminé à se rendre là où la musique le portera. Déjà, il a parcouru, avec son groupe ou avec son amoureuse, musicienne également, des kilomètres qui l’ont conduit de l’Abitibi à l’Acadie, de Montréal à Trois-Rivières ou encore en Ontario. Il ne compte toutefois pas s’arrêter là.  

« J’ai envie d’aller dans toutes les communautés francophones. Aller vers l’Ouest en auto, par exemple. Jouer au Nouveau-Brunswick est aussi dans les plans pour 2026. Et si quelque chose m’emmène en Europe, c’est sûr que je voudrai y aller », assure-t-il, confiant au passage que ni le temps derrière le volant ni les arrêts dans de petits motels ne sont des freins, bien au contraire. « J’avoue même que j’aime bien les motels bas de gamme, ça fait partie de l’aventure, ça nous rappelle d’où on vient », s’amuse-t-il. 

À venir cet automne pour Thomas Ariell : un nouveau single annoncé pour le 26 septembre, retour en formule « Les soirées Boomtown » au Verre Bouteille à Montréal les 16 et 18 novembre, de même qu’un soir solo au même endroit, le 14 octobre.  

Celui qui nous a habitués à des textes travaillés et empreints de poésie prépare un nouveau microalbum (EP) qui sortira également en 2026. 

L’auteur-compositeur-interprète précise que ce nouveau matériel gardera des saveurs folk rock et country alternatif, et que la thématique Abitibi-Montréal sera encore une fois bien présente, comme elle l’était sur son microalbum Déraciné, sorti en 2023. 

Photographe : William B. Daigle

Auteur/trice

Lise Millette est journaliste depuis 1998, tant à l'écrit qu'à la radio. Elle a également été présidente de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ). En Abitibi-Témiscamingue, elle a été rédactrice en chef de L'Indice bohémien en 2017 et depuis, elle continue de collaborer avec le journal.