LISE MILLETTE 

À l’origine, ce n’était que des enfants. Réunis sous le nom de Copper Kids, un collectif de danseurs et danseuses de Rouyn-Noranda, les membres évoluaient au Studio Rythme et Danse. Les « enfants du cuivre » ont grandi. Certains ont quitté le groupe ou ont opté pour d’autres passions, mais le collectif a refusé de s’éteindre. 

Aujourd’hui, certains membres fondateurs du groupe forment maintenant le quatuor CopperCrib. On y retrouve Carol-Ann Lafortune-Hatfield, Magali Ouimet, Ariane Lavoie et Olivier Lachapelle. Ils allient le street dance, le break et une formation classique dans une démarche urbaine et contemporaine. Animés par leur passion, ils se donnent pour mission de faire tomber les barrières entre les styles et d’intégrer la danse dans l’espace public afin de la rendre accessible et de l’ancrer profondément à la culture. 

« Notre identité est liée au cuivre, on est bien enracinés dans le territoire de Rouyn-Noranda. Copper, c’est le cuivre. Nos couleurs sont l’orange et le turquoise, donc la couleur du cuivre et celle de son oxydation », explique Carol-Ann Lafortune-Hatfield. 

Photographe : William Brière Daigle

Une offre diversifiée et engagée

Cours à la carte, ateliers, prestations, cours pour adultes, jeunes et ados, formule mixte ou individualisée, le collectif est une option parascolaire pour les écoles d’Iberville et Noranda School. Une trentaine d’ateliers sont également prévus dans différentes écoles de la région. 

De plus, CopperCrib a pris part à des actions engagées et a offert des prestations dans des manifestations pour le Jour de la Terre ou encore pour le projet déambulatoire Noranda, ville ouverte. « Ça fait partie de notre mission et de nos valeurs que de donner une voix par l’art. La danse est un véhicule en soi et nous pouvons exprimer des messages avec nos corps et nos mouvements », précise Ariane Lavoie. 

Ce spectacle a même été un moment charnière pour le collectif selon Carol-Ann Lafortune-Hatfield. « Pour Noranda, ville ouverte, nous avons pu travailler avec des danseurs professionnels, Helen Simard et Roger White du groupe We All Fall Down. Nous avons beaucoup appris, notamment pour improviser et amener notre danse à un niveau supérieur », ajoute Carol-Ann. 

Photographe : William Brière Daigle

Le mouvement avec les PERSONNES ÂGÉES 

Le collectif mise sur l’universalité du mouvement et adopte une démarche inclusive qui tient compte également des limitations de chacun. Outre leur présence dans les écoles, CopperCrib souhaite développer une initiative auprès des personnes âgées. 

« Il y a beaucoup à faire au chapitre de l’exploration du mouvement pour trouver son essence, mais aussi comprendre son propre corps et l’apprivoiser », mentionne Magali Ouimet. 

« Tout le monde peut danser à sa façon et s’il n’y a que le haut du corps qui peut bouger, et bien c’est possible », ajoute Carol-Ann Lafortune-Hatfield. 

Photographe : William Brière Daigle

Plusieurs chantiers en vue 

CopperCrib a investi ses nouveaux quartiers au 10, rue Perreault, au centre-ville de Rouyn-Noranda. L’aménagement du local sera terminé pendant l’été et son ouverture officielle est prévue le 18 juin. 

« On s’inspire des fêtes de quartier et on mise sur une volonté de rassemblement. On prévoit aussi une prestation, mais très ouverte pour que les gens puissent aussi embarquer et participer », insiste Carol-Ann. 

Un camp de jour d’une semaine a également été mis sur pied de même qu’une collaboration avec l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT) qui permet aux étudiants de participer gratuitement aux ateliers libres d’accès. De plus, CopperCrib est en voie de devenir un OBNL. 

« Une chose qui nous anime beaucoup ce serait de pouvoir devenir un pôle de la danse. On voudrait contribuer à développer ici une expertise qui pourrait mener vers une professionnalisation », avance Magali Ouimet. 

« Il y a aussi un désir de continuer de se développer et de [se] former, en gardant des contacts étroits avec les grands centres, mais en ramenant l’expertise ici, un peu comme un microprogramme pour préparer les personnes qui voudraient évoluer dans ce milieu », précise Carol-Ann. 

Déjà, en août, trois danseurs professionnels seront invités pour une session intensive de trois jours afin de présenter le hip-hop, la danse contemporaine et la danse classique. 

Après Rouyn-Noranda, le collectif sera également en prestation à La Sarre le 14 août et donnera deux ateliers à l’extérieur. Il s’agit d’une autre manière de s’offrir une visibilité et d’intégrer la danse dans d’autres événements culturels régionaux. CopperCrib a déjà pris part au Festival H2O à Amos, au FRIMAT de Val-d’Or ainsi qu’à la Fête d’hiver et au FME de Rouyn-Noranda. 

Photographe : William Brière Daigle

Auteur/trice

Lise Millette est journaliste depuis 1998, tant à l'écrit qu'à la radio. Elle a également été présidente de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ). En Abitibi-Témiscamingue, elle a été rédactrice en chef de L'Indice bohémien en 2017 et depuis, elle continue de collaborer avec le journal.