Caroline Blouin, alias Méoune, est une artiste visuelle établie à Val-d’Or. Elle partage avec nous sa démarche artistique et quelques unes de ses oeuvres.
Au cours des dernières années, le mal de l’âme est devenu un sujet de plus en plus verbalisé et analysé dans l’actualité. Le stress du quotidien, l’anxiété de performance, le désir de tout vouloir faire et de tout posséder, amène derrière cette façade, des troubles et des malaises dans la psyché.
Caroline Blouin (Méoune), s’ouvre sans confession et fait référence à sa propre anxiété, elle s’analyse, s’observe. Elle tente de nous transmettre, par ses installations, ses mises en espaces ou ses performances, un dialogue sur les états troubles, l’anxiété et les troubles psychologiques de la génération d’aujourd’hui, dont elle fait partie.
Elle utilise et incorpore des images symboliques pour illustrer les effets du stress, de la peur, de la pression et de la confusion des pensées qui émergent du fond de l’âme. Elle plonge le spectateur à l’intérieur d’un monde sombre et inconnu.
Ses projections, ses peintures, ses amas structurés ou non d’objets ou ses photos remplies d’imperfections et d’accidents dans la pellicule, le prouvent bien.
Son univers, tantôt toxique, mais séduisant, amène le spectateur à faire un temps d’arrêt, et à se questionner sur la fragilité de l’être. Elle aime faire sentir au regardeur, des sensations suffocantes où elle démontre, en autre, des situations de trouble obsessionnel compulsif. Cet effet dévastateur de l’inconscient, lorsque les images ou les mots refont surface, déstabilise toute cette tranquillité apparemment contrôlée. Elle illustre la dualité entre le réel du quotidien, vu par les yeux extérieurs, et le ressenti du moment présent. Cela provoque des dichotomies parfois saisissantes. Elle nous projette dans un monde intérieur où le rapport au temps est transformé. Où la façade s’impose sur les crépitements émotifs internes. Où la douleur, les frissons et la fragilité se côtoient et glissent vers quelque chose de déséquilibrant et cauchemardesque.