Je viens de terminer de lire une petite plaquette de Gilles Tibo, La première minute de Mathieu. Un roman « jeunesse », qui ne l’est pas tout à fait. J’explique: Mathieu est l’enfant narrateur du roman qui, d’emblée, nous plonge dans son univers dès le premier paragraphe: Je m’appelle Mathieu. Je vais bientôt quitter la terre. Mais je ne partirai pas en fusée sur une autre planète, ni en soucoupe volante dans une autre dimension. Non! Je vais tout simplement quitter la terre en me laissant tomber dans la rivière. BANG. Coup de tonnerre dans ma tête et coup de poignard dans mon coeur de mère. Comment un enfant peut-il souhaiter mourir? On entre alors dans la vie de Mathieu, dont les parents séparés se préoccupent plus de leurs propres bobos, au détriment d’un petit garçon qui ne demande que quelques minutes d’amour. Qui regarde les photos d’un passé heureux, et qui passe une semaine sur deux chez un parent pas très heureux de le retrouver. Ça fait mal. Malheureusement, des Mathieu, il en existe. Plus d’un. Bien que la fin ne soit pas celle qu’il souhaitait, nous sommes néanmoins un témoin silencieux de la détresse d’un enfant face à celle de ses parents. Et ça nous remue l’intérieur pour des heures par la suite… À lire, oui. Recommandé par l’éditeur pour les enfants de 7 ans et plus, je mets un bémol: c’est trop jeune pour bien saisir l’essence du roman. Je dirais plutôt 12 ans, et même plus! Pour ceux et celles que ça intéresse, dans la même veine, j’avais adoré Le ciel tombe à côté de Marie-Francine Hébert, que j’ai lu, relu, rerelu… Un petit chef-d’oeuvre, d’une écriture poétique qui m’a fait pensé à Sylvain Trudel et Le souffle de l’Harmattan, avec un petit quelque chose de Ducharme. À découvrir également!
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