D’abord, sachez qu’il n’est pas nécessaire d’être un expert en « maisons écolos » pour intégrer des pratiques de rénovation plus respectueuses de l’environnement. Il s’agit simplement d’être vigilant en gardant à l’esprit quelques critères-clés dans le choix de ses matériaux. Ainsi, on recherchera idéalement des matériaux durables, renouvelables, peu ou non toxiques, recyclés, recyclables, revalorisables et surtout, bien de chez nous.
Fenêtres : pour y voir clair
La rénovation extérieure implique souvent de renouveler la fenestration. En plus de redonner un 2e souffle à notre demeure, les nouvelles fenêtres assureront une meilleure efficacité énergétique. Planifiez judicieusement l’emplacement de celles-ci; placées au sud, elles procurent une chaleur passive, facile à accumuler… et gratuite! Assurez-vous que le type de verre choisi laisse passer les rayons du soleil. Attention : placées à l’ouest, les fenêtres peuvent « surchauffer » la maison en période estivale.
Parmi l’éventail de choix, les fenêtres de type hybride PVC/aluminium s’avèrent un bon compromis. L’extérieur est fait d’aluminium, donc très résistant aux intempéries et aux écarts de température. Outre son aspect durable, l’aluminium est un matériau qui est recyclable à l’infini, donc facile à réintroduire dans un nouveau cycle en fin de vie utile. L’intérieur est fait de PVC, ce qui représente un avantage pour l’isolation et l’entretien tout en étant moins dispendieux.
Revêtement : s’habiller en vert
Après les fenêtres, le choix du revêtement extérieur est tout aussi crucial. Cette étape ne doit pas être négligée puisque, en principe, nous choisissons aujourd’hui… pour les 50 prochaines années! Pour toutes nos propositions, le bois est à l’honneur! En partant du « plus durable/moins écolo » jusqu’à l’inverse, nous avons arrêté notre choix sur ces quatre produits :
1) le bois traité sous pression au Cuivre Alcalin Quaternaire (de la compagnie québécoise Goodfellow, garanti à vie, disponible dans les quincailleries);
2) le bois teint sous pression à l’aide d’une teinture à base d’eau (de la compagnie Maibec, garanti 50 ans, dans les quincailleries);
3) le bois de cèdre ou de mélèze (Goodfellow ou Maibec, dans les quincailleries ou dans les scieries régionales);
4) le bois non traité (Goodfellow garanti 55 ans, dans les quincailleries, ou encore dans les scieries régionales).
Toiture : bruit de tôle ou silence de cèdre?
Pour le toit, la tôle représente le choix le plus durable. Il est très esthétique… et mélodieux les jours de pluie! Par ailleurs, il sera prochainement possible de se procurer une nouvelle tuile fabriquée à partir de pneus recyclés, laquelle offre l’apparence de l’ardoise. Bien qu’elle blanchisse légèrement avec le temps, sa durée de vie est de 50 ans. Durable, elle permet également d’encourager le recyclage. Enfin, il existe l’option des bardeaux de cèdre. En plus de leurs propriétés isolantes contre le froid et le bruit, ils sont durables et ne requièrent presque pas d’entretien puisqu’ils contiennent des agents de conservation naturels qui les protègent contre la moisissure (Maibec garanti 50 ans dans les quincailleries ou scieries régionales).
Finition intérieure / Couvre plancher
En ce qui concerne les couvre-planchers, il faudra d’abord opter pour des matériaux qui n’émettent pas de composés organiques volatiles (COV), tels que les formaldéhydes, puisqu’ils sont nocifs pour la santé. La céramique respecte ce critère, à condition d’utiliser des colles et des coulis sans additifs chimiques et sans odeur. Pour les bricoleurs, il est également possible de recycler de vieux tableaux d’école pour en faire des tuiles d’ardoise!
Le bois est aussi un choix judicieux. Et idéalement, on choisira du bois d’ici! Si le chêne et l’érable sont des bois francs bien connus, le mélèze et le bouleau offrent également une bonne résistance. Par ailleurs, il est possible de se procurer des planchers de bois franc certifiés FSC (Forest Stewardship Council, qui souligne la bonne gestion forestière) ou encore fabriqués à partir de bois récupéré.
Traitement du bois : des huiles essentielles
Pour bien protéger les portes, les planchers et les boiseries, des finis à base d’huiles naturelles, telles que l’huile de lin, de ricin ou d’abrasin, sont à privilégier. La cire d’abeille est aussi une option. À titre d’exemple, l’huile d’abrasin diluée au solvant à l’orange (de la compagnie Artdec de Mont-Brun) ou au soya (Gamme Natura, disponible chez Home Hardware) offre une excellente protection tant pour l’intérieur que l’extérieur. Il est cependant conseillé de suivre à la lettre les instructions du fabriquant pour obtenir des résultats satisfaisants.
Peinture : l’art des mélanges
Enfin, la peinture recyclée Boomerang (concoctée au Québec) représente un choix intéressant pour les murs, les meubles et les objets divers, en plus d’être très économique. Par ailleurs, il existe plusieurs gammes de peinture à faible teneur ou sans COV disponibles dans les quincailleries. Ecospec de Moore, ecosource de Sico et Rona collection en sont des exemples. Enfin, pour les plus explorateurs, il est toujours possible de créer ses propres mélanges de peintures naturelles. Des recettes sont disponibles sur le site écohabitation.com.