Dans ses récits Chemin d’hiver tome 1 et Chemin d’hiver tome 2, Martin Simon Gagnon raconte l’aventure pour laquelle il a troqué ses bas bruns pour des bas de laine, son attaché-case pour des sacoches de vélo, Montréal pour la planète.
Tout a commencé alors que ce comptable, originaire de Sainte-Marie en Beauce, qui fait partie d’une génération « X » dite sans identité, apolitique et égocentrique, était syndic de faillite à Montréal. Il était devenu profondément désillusionné et malheureux, notamment à cause de l’échec du référendum de 1995, mais surtout à cause de son travail, pour lequel il devait consacrer trop de temps et devait accomplir des tâches vaines et inutiles. Chaque fois qu’il en avait l’occasion, il profitait de la nature en faisant du kayak, de la marche en montagne, du ski hors-piste, mais aussi étrange que ça puisse paraître, très peu de vélo.
29 000 km plus loin
C’est donc à la recherche d’une certaine identité et avec la volonté de se reconnecter avec lui-même qu’il quitte sa vie de bureau
en 1998 pour entreprendre un périple à vélo de 29 000 km, en trois ans et des poussières. Au cours de son aventure, il aura traversé une bonne partie de l’Europe, la Scandinavie, la Russie, la Sibérie, l‘Alaska, le Yukon, les Prairies, l’Ontario et le Québec jusqu’à Natashquan. Il a tenu à faire ce périple à vélo parce qu’il voulait être le plus près possible des racines, de la terre même, et parce que selon lui, le territoire appartient à celui qui le nomme et le traverse de sa seule force. Le vélo était donc le moyen de transport de mise s’il voulait respecter ces valeurs.
Transformé par l’aventure qu’il a vécue, il se consacre à des études littéraires et entreprend d’écrire ses deux tomes des Chemins d’hiver. Il fonde aussi une maison d’édition qui se spécialise dans le récit de voyage. D’ailleurs, la prochaine parution des Éditions du Bourlingueur devrait être Yugui, un ouvrage d’Alexis Durand Saddier, originaire de Belcourt. Actuellement, Martin Simon vit en ermitage dans un camp de chasse dans le secteur du « p’tit Montréal », au nord du rang 10 à Belcourt, où il travaille sur un projet de film qui viendra compléter un cycle initié il y a plus de 12 ans.