L’artiste Émilie B. Côté chérissait le projet d’organiser une formation, afin de faire découvrir et expérimenter les installations artistiques aux artistes du Témiscamingue, depuis belle lurette. Si la formatrice rêvait d’abord d’organiser ses ateliers en mars, la vie, les intempéries et les impondérables l’ont amenée à repousser son projet aux chaudes journées.
Ce projet, qui est une collaboration entre la municipalité de Ville Marie et la salle Augustin-Chénier, se veut une initiation à l’installation. Pour ce faire, Émilie B. Côté dispose de locaux à l’aréna de Ville-Marie, ce qui permettra aux participants de laisser libre cours à leur créativité. «Tout est possible apparemment… en autant que les locaux soient remis en état !»
Plus d’une vingtaine de personnes avaient assisté au cours offert par la jeune artiste en janvier dernier. Pourtant les inscriptions ne semblent pas avoir été au rendez-vous. Mauvais timing selon Émilie B. Côté, qui ne jette pas l’éponge. Elle y va donc d’une nouvelle proposition, soit une formation plus courte mais avec le même contenu : d’abord des notions théoriques, suivies d’un passage à l’acte. Comme dans sa démarche artistique, Émilie proposera l’utilisation d’objets du quotidien ou récupérés afin d’habiter le lieu.
Émile B. Côté avait été fortement impressionnée par l’oeuvre produite par Gaétane Godbout lors de l’événement Trafic, en 2005. L’artiste bien connue de Rouyn-Noranda était intervenue dans une maison désaffectée de Malartic. À cette occasion, elle avait invité ses étudiants du cégep de l’Abitibi-Témiscamingue à s’approprier certaines pièces de la maison. Émilie avait pu à cette occasion vivre une expérience d’installation. C’est ce qu’elle désire maintenant recréer dans son milieu par le biais de ses formations.
L’installation est une pratique artistique apparue au milieu du 20e siècle, héritière de la performance et du happening des dadaïstes. Proche de la sculpture (dont elle emprunte la 3e dimension), elle est toujours in situ (sur place). Selon L’ABCdaire de l’art contemporain, on peut définir la performance comme étant «la disposition de matériaux et d’éléments divers dans un espace donné que l’on peut parcourir». L’artiste peut décider de solliciter tous les sens du spectateur (odorat, ouïe, toucher, etc.) et la palette de matériaux est infinie.