Depuis mon retour pour un emploi de cuisinier dans la région, j’ai à voyager d’Abitibi-Est en Abitibi-Ouest, chemin que je n’avais pas parcouru depuis au moins 30 ans. Les forêts ont changé, les arbres ont poussé et d’autres sont disparus. Les routes sont devenues plus ridées et chaotiques, mais ce qui m’a le plus impressionné, c’est de voir les vieilles granges grises, fragiles et usées par le temps.
De Renault à Ste-Rose de Poularies, en passant par Taschereau, Villemontel devenu Trécesson, La Ferme, Preissac, St-Marc-de-Figuery, La Corne, Vassan et tous les autres petits villages, ces «monuments» de notre patrimoine culturel, construits pour la plupart dans les années 40-50-60, sont sur le point de céder sous le poids de l’âge, des intempéries et du temps. Regardons-les d’un œil différent, comme celui d’un artiste-peintre qui s’arrête pour les photographier. Elles servaient jadis à abriter les animaux de la ferme et le foin, nourriture essentielle à leur alimentation et, du fait même, de la nôtre.
Avec la mondialisation, le retour à la terre pour les jeunes n’est plus intéressant et la vie des agriculteurs est devenue pénible, alors les vieilles granges ne servent plus qu’au rangement.
Peut-être que leur bois servira encore pour la confection de meubles ou d’objets artisanaux et quoi d’autre!