Participation économique des membres

  

Les entreprises coopératives doivent, comme toutes autres entreprises, avoir un plan d’affaires, une vision et une mission si elles désirent répondre aux besoins de leurs membres efficacement.

Une fois ce projet d’affaires élaboré, vient le financement. C’est ici que commence le premier des trois rôles économiques du membre : la capitalisation de la coopérative. Si la coopérative existe pour répondre aux besoins exprimés par ses membres, ceux-ci devraient être suffisamment intéressés pour y investir de l’argent. Les montants investis en parts de qualification, comme le nom l’indique, qualifient le membre et lui confère les pouvoirs et devoirs prévus aux règlements. Les montants investis en parts privilégiées ne donnent pas plus de pouvoir démocratique, ce qui serait contradictoire avec le principe de démocratie égalitaire. Par contre, certains de ces investissements se qualifient comme REER coop avec les mêmes avantages fiscaux qu’un REER conventionnel. Parfois, sous des conditions régies par la Loi sur les coopératives, ces mêmes investissements peuvent se qualifier pour le régime d’investissement coopératif (RIC). Cette mesure fiscale québécoise permet aux membres investisseurs une déduction d’impôt de 125 % du montant injecté dans la coopérative.

Lorsque l’on combine ces deux mesures, l’investissement dans une coopérative peut s’avérer peu coûteux. C’est de cette façon que la majorité des employés de l’usine de LVL Global à Ville-Marie ont pu participer à la relance de l’ancienne usine de Temlam inc. En créant une coopérative de travailleurs actionnaires (CTA), les employés ont réuni une somme d’argent suffisante pour que la coopérative qui les représente investisse, avec d’autres investisseurs locaux et partenaires financiers, dans la compagnie qui les embauche. Le président de la CTA, M. Mario Jacques, mentionne que ses collègues de travail voient maintenant l’entreprise d’un œil différent car ils en sont maintenant les investisseurs.

Le deuxième rôle économique d’un membre est d’utiliser sa coopérative. Cela peut sembler évident mais il n’est pas rare de voir des membres utiliser les services d’une autre entreprise pour sauver quelques dollars. Cette façon de voir les choses est risqué car moins on utilise notre coopérative, plus elle s’affaiblit et sa capacité à répondre aux besoins de ses membres en est diminuée. Sa raison d’être existe toujours, sa capacité de le faire, non.

Lorsque le lien d’usage est bon entre les membres et la coopérative, cette dernière peut réaliser des surplus d’opération. Dans les entreprises conventionnelles, nous parlons de bénéfices mais dans une coopérative on parle de surplus des revenus sur les dépenses. Lorsqu’une coopérative produit des surplus, elle doit conserver une partie de ceux-ci dans une réserve générale. Cette réserve sert à mettre de l’argent de côté pour les projets futurs ou, dans les cas moins heureux, éponger des déficits d’opération. Une partie des surplus peut cependant être retournée aux membres sous forme de ristourne. Celle-ci est calculée en fonction de la participation du membre au chiffre d’affaires de sa coopérative. Plus il utilise les services de sa coopérative, plus sa ristourne sera importante. On parle ici du troisième rôle du membre qui, avouons-le, est plutôt agréable !

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La Coopérative de solidarité de Pikogan a vu le jour le 27 avril 2009, ce qui fait d’elle la première coopérative de la communauté. En ayant pour objectif de s’unir pour créer de l’emploi, elle vise à effectuer des travaux forestiers à contrat auprès de compagnies forestières de la région. Malgré le fait qu’une quarantaine de résidants de Pikogan avaient bénéficiés de cours d’abattage, de plantation et de débroussaillage au cours des cinq années précédant la création de la coopérative, les résultats en ce qui concerne les emplois s’étaient avérés mitigés. En créant une coopérative de travail, les travailleurs se sentent concernés par l’entreprise car ils y ont investi d’une façon importante leur temps et leur argent. Ils agissent directement sur la gestion de l’entreprise et participent aux décisions importantes. La formule coopérative a permis à ces travailleurs de créer leur travail et d’en récolter les fruits.

La coopérative compte huit membres travailleurs qui ont investi à part égale dans la coopérative. Pour l’instant, les excédents sont affectés au développement de la coopérative qui se développe très bien.


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