Sans doute connaissez-vous Hubert Reeves, mondialement reconnu pour sa carrière d’astrophysicien, de vulgarisateur scientifique, d’auteur et d’environnementaliste. Voici qu’il nous arrive avec son plus récent ouvrage Là où croît le péril… croît aussi ce qui sauve publié au Seuil en septembre dernier. Fort de sa longue expérience et de ses vastes connaissances scientifiques, il nous propose un essai qui tente de nous conscientiser aux changements climatiques et aux dommages que nous causons à la biosphère.
L’œuvre se décline en trois parties dont la première explore les conditions quasi miraculeuses que l’univers, au cours des âges, a patiemment mis en place pour permettre l’avènement de la vie. Il nous décrit les forces qui régissent la matière, la chimie du vivant ainsi que plusieurs autres phénomènes cosmiques ou physiques. C’est ce qu’il appelle La belle histoire. Une histoire bien racontée qui plaira aux esprits scientifiques.
Viens ensuite la moins belle histoire. Dans un passé très récent, à une échelle cosmique, est apparue au sein de la communauté du vivant un caractère jusque-là inconnu : l’intelligence. Nous, en l’occurrence. Nous sommes une espèce qui, comme nous l’enseigne la sagesse antique, grecque ou autre, est dotée de moyens hors du commun. Cet outil qui nous a en premier lieu permis de survivre, cause aujourd’hui de graves dommages à notre environnement.
Il y a toutefois de l’espoir, car selon l’auteur, il s’opère au sein de la population un réveil vert. De grandes transformations ont cours au sein de la conscience collective quant à la perception que nous avons de la nature et du rôle que nous y jouons. De la naissance des premiers mouvements de conservation de la nature à la sauvegarde d’espèces, l’auteur nous démontre les progrès, mêmes s’ils sont parfois modestes, effectués dans ce domaine. Tout cela s’inscrivant dans une démarche globale nommée cosmoéthique.
Cet essai est très intéressant parce qu’il fait intervenir des notions d’histoire, de philosophie et d’anthropologie aussi bien que de physique ou de biologie de manière accessible et imagée dans un format relativement court et bien rythmé. Malgré quelques petites longueurs, en près de 150 pages, ce livre remplit efficacement son rôle, celui de sensibiliser les lecteurs, familiers on non avec la cause environnementale.