JOANIE DUVAL, EN PARTENARIAT AVEC TOURISME ABITIBI-TÉMISCAMINGUE 

Est-ce que les fondatrices des Cercles de Fermières du Québec (CFQ) se doutaient que, 110 ans plus tard, plus de 30 000 femmes en feraient la plus grande association féminine de la province? Je me suis entretenue avec deux fermières de la région qui se sont jointes à leur Cercle respectif d’abord dans le but d’apprendre et qui poursuivent maintenant la mission de transmission du patrimoine culturel et artisanal des CFQ. 

CENTENAIRES 

Des CFQ ont été établis en Abitibi-Témiscamingue peu de temps après la fondation de l’association provinciale. Certains Cercles sont déjà centenaires, comme celui de Ville-Marie, au Témiscamingue, qui a fêté ses 100 ans en 2022. 

« Ces Cercles, présents aux quatre coins du Québec, ont historiquement été les premiers lieux d’implication sociale des femmes. On y a tissé non seulement des verges et des verges de linges à vaisselle et de catalogne, mais on y a aussi, et surtout, tissé du lien social. Se réunir entre femmes pour briser l’isolement et échanger en participant à un projet collectif commun, c’est aussi ça, faire de la politique. Nous, les jeunes femmes issues de ces générations de tricoteuses et de tisserandes, héritons de ce pouvoir de créer des mailles entre les différents aspects d’une communauté pour qu’elle se tienne. Ces fermières nous ont appris le partage, l’échange et un savoir-faire ancestral immensément précieux », a souligné Émilise Lessard-Therrien dans une publication Facebook en l’honneur du 100e anniversaire des Fermières de Ville-Marie. 

De nombreux Cercles sont toujours en activité dans la région. Penchons-nous plus précisément sur ceux de Barraute et du quartier Montbeillard à Rouyn-Noranda. 

L’édition du 110e des CFQ de Qu’est-ce qu’on mange?, livre de recettes culte dans les cuisines québécoises, trônait bien en vue dans l’atelier de tissage du Cercle de Fermières Montbeillard, quartier rural de Rouyn-Noranda
Photographe : Joanie Duval

APPRENDRE ET TRANSMETTRE 

Lilaine Cayouette s’est jointe au Cercle de Fermières de Barraute il y a dix ans, tandis que Michelyne McFadden a fait le saut vers celui de Montbeillard en 2005 alors qu’elle prenait sa retraite. Les deux Cercles ont respectivement été fondés en 1931 et en 1938 et comptent 43 membres pour l’un et 52 membres pour l’autre. Les deux femmes ont en commun d’avoir eu envie d’apprendre à tisser et d’avoir été incitées à se joindre aux CFQ par des amies qui étaient déjà membres. 

« Ce qui m’a attirée le plus, c’est l’entraide qui se vit dans notre milieu et le transfert des connaissances. Ça permet de briser l’isolement et de rester active », affirme Lilaine avec fierté. 

« Je tricotais déjà, mais je voulais apprendre à tisser. J’avais déjà assisté à une exposition annuelle et j’avais trouvé ça super. C’est sûr que la couture, ce n’était pas ma tasse de thé, mais ça l’est devenu. Surtout avec des mentors, je pense à Pauline qui est partie, mais qui, dans le temps, m’a fait faire des affaires que je n’aurais jamais pensé faire de ma vie, entre autres un manteau avec la capuche et tout le kit, là. Elle voulait absolument que je participe au concours », s’est rappelé Michelyne en riant. 

Si vous souhaitez découvrir le Cercle de Fermières près de chez vous, consultez leur site Web.


Auteur/trice

J'ai la carrière bohème, c'est la meilleure définition que j'ai trouvé pour décrire mon parcours professionnelle. De fleuriste à massothérapeute, puis de journaliste à agricultrice, entre autres, une chose m'a toujours accompagné partout : ma passion pour l'écriture. L'écriture est un véhicule accessible à tous pour s'exprimer et c'est toujours un plaisir d'aider les autres à l'utiliser. Parallèlement, je poursuis aussi mon implication bénévole dans plusieurs organismes dans ma communauté, notamment le journal de quartier Montbeillard en Bref.