GABRIELLE DEMERS 

La culture autochtone est une culture d’accueil, de rencontre, de partage; elle raconte des histoires millénaires et offre de nouveaux regards sur la vie. L’organisme Minwashin l’a bien compris, et c’est à six reprises qu’il invite tout le public témiscabitibien, allochtone comme autochtone, à venir découvrir le projet Madamikana – la croisée des chemins. Depuis mai dernier et jusqu’à la fin de l’été, six œuvres d’art public (c’est-à-dire une œuvre d’art installée en extérieur, accessible à tous et à toutes), seront révélées lors de vernissages en plein air, une occasion parfaite de se rencontrer! 

Gracieuseté Minwashin

INSPIRATION 

Madamikana signifie « la croisée des chemins ». C’est l’idée de créer un lieu unique « où se rencontrent l’histoire, le territoire, l’art et les peuples ». Il s’agit donc d’un projet de médiation artistique qui a pour but de présenter le travail de six artistes anicinabek, dont plusieurs émergents, et de souligner également la présence millénaire du peuple anicinabe sur le vaste territoire témiscabitibien. Chaque œuvre est présentée comme une étoile qui permet de former une constellation artistique accessible. Petits et grands sont invités à venir rêver au contact de ces œuvres grandioses.  

INVITER LES GENS 

Minwashin est un organisme qui conjugue la culture anicinabe et les occasions de la faire circuler. Créer des contacts, découvrir ensemble des trésors culturels, voilà les motivations de ce groupe de médiation culturelle. Le projet Madamikana est donc l’occasion rêvée d’en apprendre plus sur cette culture millénaire. L’idée de créer des liens de nation à nation motive les organisateurs et les organisatrices de ce projet. Madamikana, consiste à travailler à la transmission culturelle. Chaque dévoilement artistique est accompagné d’une ouverture cérémonielle et d’un rassemblement. Côtoyer les artistes et la population anicinabek permet de se défaire de la vision trop souvent romantisée que nous avons des Premiers Peuples. Aller à la rencontre véritable de l’autre est un acte formateur et très nourrissant. Votre humanité sera dorlotée! 

Photographe : Frank Polson

DEVOIR DE MÉMOIRE 

Les travaux de Minwashin cherchent aussi à faire un devoir de mémoire en utilisant les archives récoltées lors des recherches des derniers mois. En effet, un grand projet de numérisation des archives a permis d’inspirer les artistes du projet. Qu’ils s’en soient inspirés directement ou de manière plus inventive, le fait est que la mémoire et la survivance anicinabek brilleront de mille feux cet été lors des rencontres du parcours Madamikana. S’ouvrir à l’art autochtone, c’est s’ouvrir à un monde foisonnant de possibles. Alors, on s’y donne rendez-vous, sous cette constellation?  

Consultez le site Web et la page Facebook de Minwashin pour tous les détails.  


Auteur/trice

Après avoir enseigné le français, le théâtre et la littérature au Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue, Gabrielle Demers oeuvre dans le domaine de la pédagogie universitaire. Elle s’adonne aussi à la performance, aux installations artistiques et aux arts imprimés. Elle se questionne sur les enjeux actuels liés à la féminité dans l’espace public, entre autres.