LOUIS DUMONT

L’artisanat est une composante importante de la transmission des arts laïques, et la broderie en fait partie. Cet automne, un groupe de femmes de la MRC Abitibi s’est initié à l’art de la broderie norvégienne, appelée Hardanger. Cet atelier, parrainé par la Société des arts Harricana, a été offert à Amos grâce à un financement du Fonds culturel de la MRC d’Abitibi.

La broderie est un art de la décoration des tissus. Les plus anciens spécimens découverts remontent à l’ère du Cro-Magnon (30 000 av. J.-C.). Cet art est partie intégrante du développement de la plupart des sociétés, notamment en Chine, en Perse, en Inde, au Proche-Orient et en Europe. L’histoire montre que la broderie a d’abord été un puissant symbole de richesse et de statut. Les vêtements et les ornements finement brodés étaient réservés aux rois et aux élites. Cette pratique artisanale demande concentration et dextérité pour qui veut réussir un motif complexe. Je me suis toujours demandé comment ma mère, une abonnée des Cercles de Fermières, faisait pour réussir à broder le soir avec toutes les tâches qui l’accablaient. Je l’entends nous expliquer patiemment les rôles du tambour à broder, celui du jeu des fils et du mouvement du passage de l’aiguille dans la toile. Pas simple pour un enfant!

La broderie Hardanger est une forme de broderie traditionnelle portant le nom de la région de Norvège dont elle tire son origine. Elle est, dit-on, fascinante par la qualité de sa technique et la délicatesse de son rendu. Techniquement, il s’agit d’une forme de broderie réalisée avec du fil blanc sur du lin ou du tissu blanc à tissage régulier.

Les 11 personnes participant à l’atelier de broderie Hardanger ont commencé leurs activités le 12 septembre dernier sous la supervision des formatrices, Pierrette Cossette et Denise Ouellet. Les cours se sont échelonnés sur huit semaines pour prendre fin le 31 octobre. Le programme de formation prévoyait deux projets. Dix participantes ont terminé le premier. Le deuxième, avec un niveau de difficulté plus élevé, a rassemblé huit participantes. Fait intéressant, six participantes ont choisi de se revoir pour poursuivre leur apprentissage de la broderie Hardanger et s’entraider. La broderie reste d’actualité!


Auteur/trice