Val-d’Or, c’est le terrain de jeu de prédilection du bédéiste Olivier Ballou, lui qui est né et qui a grandi dans la Vallée-de-l’Or. Après Val-d’Or Néon, qui rappelait certaines histoires vécues entre les murs du légendaire Château Inn, voilà que Ballou publie, en juillet, Val-d’Or Souterrain, un deuxième roman graphique (bande dessinée romanesque) qui raconte cette fois la façon dont l’or a changé le destin de certaines personnes. L’auteur-illustrateur a le désir profond de préserver des tranches de l’histoire de sa ville natale.

Les dessous

Avec Val-d’Or Souterrain, Olivier Ballou voulait éviter les histoires de prospecteurs célèbres et se concentrer sur des gens ordinaires. Tirées de faits vécus et fondées sur des recherches historiques ainsi que des entretiens, les sept tranches de vie présentées s’étalent sur une période de cinquante ans et sont, pour la plupart, racontées pour la toute première fois.

Il y a Watsik, le Polonais qui a sacrifié sa vie pour sauver celle d’autres mineurs; Doris, le mineur qui s’est servi de son thermos pour voler des éclats d’or; Raymond, qui a survécu à l’inondation d’une galerie; Joanne, la femme d’un géologue qui a fait preuve de résilience d’un déménagement à l’autre; Sandra, une pédiatre qui a vécu le krach de 1987; Frank, un comptable à qui l’on a demandé d’enquêter sur le réseau de voleurs d’or qui semblait s’être formé au sein des employés; et Ray, un géologue globe-trotteur qui avait surestimé le potentiel d’une mine à ciel ouvert.

De toutes les histoires entendues, certaines sont plus marquantes que d’autres. À titre d’exemple, l’auteur parle du chapitre qui met en scène le projet de mine à ciel ouvert à la Sigma à la fin des années 1990. « J’étais adolescent à l’époque et, pour moi, ce projet était signe de l’état lamentable de l’économie de ma ville natale. Cependant, du point de vue de mon personnage, ce projet était un problème d’analyse et d’interprétation de données géologiques complexes : un pari qui, si les chiffres étaient corrects, pourrait sauver la mine. Bien sûr, à la fin, les estimations se sont révélées incorrectes. En conséquence, la mine a fermé après que le trou ait été creusé. Évidemment, ces histoires sont un peu plus faciles à digérer aujourd’hui, maintenant que l’industrie se porte si bien et que la ville est à nouveau en plein essor. »

Le processus de création

Le processus de création d’un roman graphique diffère de celui de l’écriture d’un roman historique, par exemple. Olivier Ballou avait d’abord supposé qu’il trouverait des récits dans les livres et les archives, mais il a vite réalisé que les enregistrements ne se prêtaient guère à la création d’illustrations.

L'auteur Olivier Ballou.

L’auteur précise l’importance d’un arc narratif qui inclut des scènes dans des lieux distincts, avec des détails visuels. Il lui fallait donc opter pour des entrevues.

C’est en tirant profit de son réseau d’amis, en suivant des pistes et en consultant des archives de journaux qu’il a choisi ses sujets et recruté des gens pour les interviewer. En plus d’écrire la trame, il allait l’illustrer. Dans un tel cas, les questions d’entrevue devaient s’attarder sur tous les détails visuels pouvant aider à la création des illustrations. « Je dessine ensuite des esquisses simples, directement sur l’ordinateur, en utilisant des images comme références visuelles. Enfin, une fois satisfait de la composition de base, je colorie le tout et j’ajoute le texte. Je fais partie d’un groupe en ligne d’artistes de bandes dessinées qui fournissent également du feedback. »

Un rendez-vous

Lieu choisi judicieusement, le lancement se tiendra chez Le Prospecteur, le 24 juillet, à 18 h. D’ici là, il est possible de précommander un livre dédicacé sur la page intitulée « Val-d’Or Souterrain – Roman graphique (B.D.) | Graphic novel » sur crowdfundr.com.


Auteur/trice

Originaire du Témiscamingue, Dominique Roy est enseignante au secondaire depuis 1999. Elle complète actuellement une maîtrise en éducation spécialisée en formation à distance. Sa grande passion : la langue française. Ses passe-temps préférés : lire et écrire. D’ailleurs, elle rédige des articles à la pige pour quelques journaux et magazines depuis plusieurs années en plus de conceptualiser, rédiger et réviser des ressources pédagogiques. Son premier article pour L’Indice bohémien, elle l’a écrit en octobre 2011, et cette collaboration perdure depuis tout ce temps.