Trésor culturel régional, la cathédrale d’Amos est un inestimable symbole de la foi, du courage et de la détermination des premiers bâtisseurs d’un nouveau territoire, celui de l’Abitibi du début du vingtième siècle.

Au regard de la foi des pionniers, voici ce qu’écrivait Hector Authier, reconnu comme le « père de l’Abitibi », lors de la bénédiction de la nouvelle église d’Amos, consacrée cathédrale en 1939, dans son éditorial du 28 septembre 1922 du journal La Gazette du Nord : « Monument de foi, monument d’espoir en Dieu, monument d’esprit chrétien qui dira aux âges futurs, quelle part la religion tenait dans notre vie au début de la colonisation sur les bords de l’Harricana. »

Le courage, la détermination et l’ambition des pionniers d’alors, civils, religieux et politiques, à élever ce majestueux monument sont à la hauteur des visions de l’optimiste sir Wilfrid Laurier, premier ministre du Canada : des qualités qui vont de pair avec son grand rêve d’une voie ferrée transcontinentale, qui sera complétée en 1913, une voie pour une colonisation qui aiderait à changer le courant migratoire de direction. Ainsi, dès 1904, dans son discours intitulé « L’Abondance et la Prospérité » livré au Monument national à Montréal, Sir Wilfrid Laurier déclare vouloir « [u]ne nouvelle province de Québec au-delà des Laurentides, avec des terres arables, des terres forestières et des pouvoirs d’eau en quantités illimitées ».

Détermination aussi de la population, au fil des ans et encore de nos jours. Par l’entremise de la Fondation Héritage avec Ghislain Roy et son équipe, de généreux donateurs mettent la main à la pâte et effectuent les investissements nécessaires pour conserver ce joyau mémorial pour les générations futures.

Autrefois haut lieu des rassemblements religieux et des échanges sociaux sur son parvis, la cathédrale est encore aujourd’hui un lieu prisé par la communauté pour le quotidien religieux et pour les grands moments familiaux et collectifs : mariages, baptêmes, funérailles, messes de Noël et de Pâques, concerts et autres présentations. De plus, elle accueille de nombreux visiteurs et visiteuses de partout au Canada pour raconter un moment fort dans l’histoire de la culture des Abitibiens.

UNE NOUVELLE ROBE POUR SES 100 ANS

Entrepris depuis près d’un an, les travaux d’une valeur de 6,2 M$ vont bon train et devraient être parachevés fin novembre 2022. Remplacement complet de l’enveloppe extérieure (pierres et briques); colmatage de fissures de béton et joints de mortier; remplacement de plaques de cuivre à la base du dôme et des gouttières; restauration des fenêtres, des vitraux et des mosaïques; réparation de plâtre et peinture à l’intérieur; optimisation des systèmes d’éclairage intérieur et extérieur et conversion à l’éclairage à DEL. La cathédrale est à recouvrer sa magnificence, car la population la veut toute en beauté pour fêter son 100e anniversaire en 2023.

À la restauration de la cathédrale, s’ajouteront des aménagements extérieurs : terrassement, stationnement, escaliers et parvis, accès pour personnes à mobilité restreinte, etc.

Une structure permanente prendra place sur le terrain de la fabrique. Il s’agit d’un monument commémoratif qui préservera la mémoire des démarches encourues pour conserver ce monument patrimonial d’une valeur inestimable. Ce sera aussi une aire de détente et d’interprétation historique, un attrait touristique. Profitant d’une importante aide financière de Développement économique Canada, ces travaux s’amorceront à l’automne 2022 pour se terminer au printemps 2023, au début de la commémoration du 100e anniversaire de la cathédrale.

NOUVEAUX PARTENAIRES

La détermination des premiers pionniers à construire ce majestueux monument n’a d’égale que celle de l’engagement exceptionnel des partenaires financiers d’aujourd’hui. En plus de l’engagement exceptionnel des gouvernements du Québec et municipaux, un grand nombre de personnes et près de 90 familles et sociétés d’affaires se sont responsabilisés pour cette campagne de financement historique de la Fondation Héritage qui a permis d’amasser plus de 2 M$.

En cette dernière étape des travaux de restauration de ce joyau mémorial, on retrouve Michel Bernier, qui a augmenté sa contribution à 100 000 $, ainsi que la famille Yves Brière qui a bonifié son don. De plus, Promutuel Assurance Boréale a participé au financement avec un montant de 25 000 $.

Il n’est pas trop tard pour participer à cette campagne historique qui se terminera le 31 août 2022.


Auteur/trice

Ingénieur forestier pour Domtar Woodlands, la Société d’État REXFOR et puis à son compte, Gaston a pris sa retraite en 2006. De retour sur les terres de sa jeunesse et fort d’un baccalauréat en Études littéraires, il se consacre à l’écriture tout en collaborant avec L’Indice bohémien depuis 2016 à la rédaction de textes et à la distribution du journal.