Dans la majorité des galeries d’art et des salles d’exposition, des techniciennes et des techniciens sont embauchés pour le montage et le démontage des installations. Le Rift de Ville-Marie est l’un des rares centres d’exposition pouvant compter sur une solide équipe de bénévoles pour effectuer ces tâches. Ce travail remarquable, effectué par des gens passionnés d’art et de culture, se traduit par un nombre incalculable d’heures de bénévolat et une économie importante d’argent, deux facteurs qui permettent à la population témiscamienne de bénéficier de la tenue d’expositions et de la Biennale Internationale d’Art Miniature (BIAM).
Émilie B. Côté est directrice artistique et coordonnatrice des activités au Centre d’exposition du Rift depuis 2016. Elle est persuadée que la BIAM n’aurait jamais survécu aussi longtemps sans les bénévoles : « La charge de travail au niveau de la réception des œuvres, de l’encadrement, de l’installation en salle est colossale pour une seule personne. » Quant aux expositions, il s’agit d’un travail qui doit se faire rapidement, ce qui serait impossible sans son équipe si dévouée. « On démonte le lundi matin, puis on installe la nouvelle exposition qui doit être prête pour le vendredi de la même semaine. C’est donc une semaine très chargée et un défi physique. Nous avons en moyenne trois à quatre bénévoles qui viennent plusieurs journées par semaine, selon les besoins de l’exposition à installer. »
Le recrutement de bénévoles est un enjeu de plus en plus problématique pour plusieurs organisations. Au Rift, c’est tout le contraire. Les amoureuses de la culture sont au rendez-vous. Elles travaillent avec acharnement et professionnalisme, et leur bonne humeur est contagieuse. Micheline Falardeau, Francine Marcoux, Diane Desrochers et Carmen Rochon font partie de l’équipe actuelle, et il y a parfois d’autres bénévoles qui s’ajoutent, selon les besoins. « Elles sont d’ailleurs des artistes en arts visuels et je pense que c’est leur façon de s’impliquer dans ce qu’elles aiment. Elles sont à la retraite et ont donc décidé de s’impliquer dans ce qui les passionne. Et puis, on va se le dire, elles sont vraiment en forme, parce que le travail à effectuer pendant les montages est très exigeant physiquement. On manie des outils, on démonte des structures de bois, on fait de la scie au besoin. » Pour la BIAM, Mme B. Côté ne peut passer sous silence l’implication de Jacinthe Lavigne qui a été là de 1992 à 2018. « Son implication aura certainement contribué à forger le visage de la Biennale depuis les débuts. »
Toute cette action communautaire représente plus de 1000 heures de bénévolat par année, seulement pour le Centre d’exposition. Il faut aussi mentionner que le Rift compte sur une seconde équipe, cette fois-ci du côté du théâtre, qui a la responsabilité de l’accueil lors des spectacles. Incontestablement, l’action bénévole est au cœur de la réussite et du succès du Rift.