S’il est un domaine qui a connu des bouleversements considérables depuis 60 ans au Québec, c’est bien celui de l’éducation. Pensons seulement à la création du ministère de l’Éducation et à la restructuration des programmes d’enseignement.
Jusqu’à la Révolution tranquille, les communautés religieuses exercent un quasi-monopole en éducation. Leurs services sont requis, car elles possèdent l’expertise et le personnel pour mettre sur pied et diriger des maisons d’enseignement supérieur. Dans notre région, Ville-Marie au Témiscamingue et Amos en Abitibi sont les premières villes à voir s’implanter de telles écoles. Attardons-nous un peu sur le cas de cette dernière municipalité.
Dès le 1er janvier 1940, Mgr J.-A. Desmarais annonce la fondation du Collège d’Amos. Même si l’édifice pouvant accueillir les étudiants n’est prêt qu’en 1942, les cours commencent le 15 janvier 1940, d’abord au Foyer Saint-Joseph, puis dès septembre de la même année, dans des locaux du Théâtre Royal. Le Collège élit ensuite domicile dans un nouvel édifice en pierre des champs jusqu’en 1951, année où il emménage dans un nouveau bâtiment connu aussi sous le nom de Séminaire (maintenant pavillon La Calypso de l’École secondaire d’Amos). Laissé vacant, l’immeuble de pierres est racheté par le département de l’Instruction publique. Il devient alors le seul établissement de la région offrant une formation aux garçons qui se destinent à une carrière d’enseignant. L’École normale Mgr Desmarais est ouverte de 1957 au 6 novembre 1961, date à laquelle elle est détruite par un incendie. À cet emplacement se trouve aujourd’hui le Centre communautaire Goyette-Ruel.
C’est en mai 1940 que débute la construction de l’École normale des Sœurs de l’Assomption de la Sainte Vierge. La population réclamait depuis longtemps cet établissement. Le 1er septembre 1941, les étudiantes et le personnel s’installent dans ce grand bâtiment tout neuf; la maison Picotte, face à la cathédrale, leur ayant servi d’école et de résidence au cours de la première année. Dès ses débuts, l’École normale accueille également le Pensionnat Sainte-Marie et un Institut familial.
En 1965, l’École normale Assomption accueille pour une année les futurs enseignants tant masculins que féminins. L’année suivante, tous les étudiants s’installent au Séminaire (désigné aussi sous l’appellation Collège) jusqu’à la fermeture des écoles normales au Québec en 1970.
De 1936 à 1969, la région d’Amos possède une École d’agriculture située à La Ferme. Le 1er octobre 1941, une École des Arts et Métiers, installée près du palais de justice, passe sous la responsabilité du Collège. En 1953, les cours seront dispensés dans le premier collège jusqu’en 1956, année où l’École des Arts et Métiers intègre un édifice nouvellement construit; il est devenu l’hôtel de ville d’Amos en 1977 après l’intégration du secteur des métiers à la nouvelle polyvalente.