Dans la dernière année, la vie des jeunes a été particulièrement chamboulée par la pandémie de COVID-19. Stéphanie Trahan, conseillère à la vie étudiante au socioculturel du Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue, ainsi que Sébastien Jacques, technicien en loisirs à l’école d’Iberville, soulignent tous deux l’importance de la vie étudiante dans les écoles.

Ils expliquent que les activités sportives et socioculturelles permettent aux élèves de se découvrir des passions comme le théâtre, l’improvisation ou le volleyball. Les jeunes peuvent également développer leur personnalité, des qualités comme le leadership ou des compétences telles que la capacité à communiquer avec les autres. Les comités étudiants, le conseil des élèves ou l’organisation de voyages sont de bons moyens pour les élèves de se découvrir, car ce sont des expériences uniques. Ce faisant, les étudiants se font aussi des amis et un réseau de contacts. Les activités aident aussi les élèves à se motiver, à se concentrer et à persévérer dans leur parcours scolaire. « C’est important de donner aux jeunes un lieu où ils peuvent se rassembler sans que ce soit formel dans un cours », souligne Sébastien Jacques.

Cependant, la pandémie a été un véritable défi pour tous. D’une part, l’obligation d’être en groupes fermés au secondaire et les consignes changeantes ont rendu la pratique d’activités difficiles. Certaines ont même été annulées.« Ce n’est pas pareil pratiquer de la danse, tout seul dans ton salon en virtuel, que d’être dans ton groupe », donne en exemple Stéphanie Trahan. Elle ajoute que le recrutement a été difficile dans les cégeps puisque les activités étaient majoritairement en virtuel, ce qui plaisait moins à certains. Les étudiants internationaux ont particulièrement été isolés, car ils n’ont pas pu être accueillis lors d’activités spéciales comme auparavant.

D’autre part, la santé mentale semble avoir été mise de côté, selon Sébastien Jacques. Certains élèves, notamment les élèves de troisième secondaire et plus, ne pouvaient plus pratiquer d’activités, car ils ne pouvaient se présenter à l’école qu’une journée sur deux dans la semaine. Il était plus difficile pour eux de se fixer des objectifs en dehors de l’école. Certains ont vécu du stress ou de l’anxiété, ce qui a mené à une certaine impatience de leur part.

Pour que la vie étudiante demeure malgré tout agréable, les écoles ont redoublé d’efforts et de créativité. Au collégial, Stéphanie Trahan indique que la formule en virtuel aura aussi été positive, par exemple avec les ateliers créatifs ou de cuisine : « Ils nous ont permis de joindre des étudiants qui, habituellement, ne pourraient pas s’impliquer, comme les parents, ceux qui ont des familles. » Elle a pu travailler avec ses collègues d’Amos et de Val-d’Or et partager davantage de ressources. Par ailleurs, des activités virtuelles entre cégeps, comme un jeu-questionnaire Harry Potter qui a rassemblé plus de 600 personnes, ont été organisées. À l’école d’Iberville, des concours par classe ont été organisés et des friandises étaient régulièrement distribuées : « On essayait de trouver une manière pour que les jeunes aient un petit velours dans leur journée. »

Stéphanie Trahan considère que les étudiants ont fait preuve d’une grande résilience lors de cette période difficile. « J’espère que le gouvernement, dans ses prochaines mesures, va être plus conséquent avec ses décisions et la santé des jeunes, autant au niveau physique que mental », conclut Sébastien Jacques. Qui sait : finalement, le socioculturel pourrait bien être l’une des clefs qui permettront aux élèves de se remettre de cette période difficile.


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