La région connaît Julie Renault pour sa grande implication dans le milieu culturel. Elle performe surtout sur scène, mais aussi à l’écran. Elle raconte, chante, écrit et probablement plus encore. Celle qui occupe depuis octobre 2020 le poste de directrice générale et artistique du Théâtre du Tandem souhaite transmettre au public régional sa vision d’un théâtre accessible et de qualité. 

 

Sitôt diplômée de l’option théâtre du Collège Lionel-Groulx en 2012, la jeune femme se lance dans la création d’une compagnie de théâtre, quelque part entre ici et Montréal. Cet « ici », elle n’a jamais pu le quitter, tout comme « là-bas », d’où elle revient et part toujours. Dce jeu ambigu de pied-à-terre, lThéâtre en Quec’Part a tiré une habile devise: « S’il y a une chose de vrai dans ce monde, c’est que peu importe  on est, on est en quelque part ». 

 

Dès les débuts de la compagnie de productionla Rouynorandienne plonge dans l’écriture d’une pièce de théâtre, Starshit, avec Jonathan Caron, diplômé de la même cuvée qu’elleC’est avec l’aide précieuse d’Hélène Bacquet, alors directrice du Théâtre du Tandem, que les deux camarades se lancent dans l’aventure. Vient ensuite la création de Cor à contes, avec Frédérik Fournier et Élisabeth Tremblay. La pièce alliant habilement conte et chanson, puis vérité et imaginaire, a été jouée à Montréal et dans plusieurs lieux en Abitibi-Témiscaminguedu Musée de la gare de Témiscaming à un terrain de balles de NédélecSelon Julie, c’était une manière de démocratiser l’art : rejoindre le public dans la rue plutôt que de l’inviter au théâtre. « Il y a moyen de faire du très bon théâtre accessible, pas seulement pour les gens du milieu, qui rejoint beaucoup de monde, donne envie de lire un livre. » Dans le même ordre d’idées, de grandes œuvres peuvent être traduites en théâtre de marionnettes comme Guerre et paix, que Julie a déjà adaptée de la sorte : « Tout est possible, via ce moyen d’expression. L’imaginaire est sans limites. L’humour est très présent, mais ça peut rapidement devenir touchant. La plupart des gens pensent que c’est destiné aux enfants. Je voudrais démontrer que la marionnette est aussi pour les adultes. »  

 

Et qu’en est-il de ce poste de directrice du Tandem? Diriger un théâtre était un rêve qu’elle entretenait « pour plus tard »Elle ne cache pas son admiration pour celle qui l’a poussée dans le milieu de la production : « Hélène Bacquet l’a fait seule, avec brio, pendant des années. Elle est extraordinaire ». À la vue de l’appel à candidaturesJulie s’est surprise à penser « il est trop tôt », puis « et si c’était la seule opportunité? » L’audace l’a emporté. Et de l’audace, elle en a certainement. Il faut dire qu’en tant que jeune femme, elle représente un cas d’exception à la tête d’un théâtre. À ce sujet, les mentalités sont appelées à se transformer, et c’est aussi ce qu’elle va chercher à faire : « Je suis reconnaissante qu’ils [le CA du théâtre] laissent place à la jeunesse. Je veux essayer de donner la place aux femmes, encourager les choses. » La formule à adopter? Aller partout, aborder des thèmes universels, dialoguer avec les citoyens. Avec vous, en bref!