En novembre dernier se tenait l’édition 1.5 d’un festival dédié aux personnes 2SLGBTQ+, le premier événement du genre en Abitibi-Témiscamingue. Voici un tour d’horizon de ce projet innovant.
Préparant une marche pour la communauté chaque année, l’organisme Fierté Val-d’Or a décidé de créer un vrai festival il y a deux ans. « On faisait déjà la marche, mais on s’est rendu compte que c’était un besoin des gens de la communauté en Abitibi d’avoir un festival, d’avoir une place où se rassembler, pas juste avoir des petits événements hebdomadaires, mais pouvoir le souligner pleinement », explique Étienne Gignac, l’un des membres fondateurs.
Étant dans une région éloignée des grands centres, les fiertés les plus proches se trouvent à plusieurs heures de route, ce qui ne correspondait pas aux besoins de la communauté. Par ailleurs, l’organisme espérait freiner un phénomène d’exode observé depuis quelques années chez les membres de la diversité sexuelle : « En créant des événements comme ça, en ayant une communauté plus forte, ça fait en sorte que les gens ne se disent plus qu’ils sont obligés d’aller vivre dans les grands centres pour vivre leur vie pleinement. »
Ainsi, des conférences, des activités, des DJ et des projets artistiques se sont ajoutés à la marche et ont permis aux membres de la communauté 2SLGBTQ+ ainsi qu’à leurs alliés de se rassembler dans une ambiance conviviale. La première édition, en mai 2019, avait beaucoup plu aux festivaliers venus d’un peu partout au Québec et même de Barrie, en Ontario, pour découvrir l’événement. C’était d’ailleurs l’un des buts : promouvoir la région et ses attraits pour les gens issus de la diversité d’orientation et de genre.
L’ouverture du festival aux personnes trans, autochtones et d’âge mûr avait ravi les visiteurs qui bénéficiaient d’un prix d’entrée modique pour les activités. « On a été le premier festival à avoir deux coprésidentes trans », souligne Étienne. « Pour nous, c’est essentiel qu’il y ait une présence autochtone parce qu’on est sur leur territoire, parce qu’on travaille dans la réconciliation, parce qu’on a une membre de notre CA qui est autochtone elle aussi », ajoute-t-il. Il termine en précisant que l’organisme travaille principalement avec des personnes de 40 ans et plus, fondateurs du mouvement en Abitibi, mais que leur clientèle se rajeunit de plus en plus.
Les activités de l’organisme sont particulièrement importantes en cette période de confinement où les membres de la communauté sont davantage isolés. C’est la raison pour laquelle, malgré les limites reliées à la pandémie, les organisateurs demeurent satisfaits d’avoir présenté une petite version du festival en novembre 2020. Cette fois, 75 personnes étaient présentes.
C’est un rendez-vous pour la deuxième édition, officielle cette fois-ci, qui se tiendra après la pandémie de COVID-19. Alliés de la communauté, vous êtes bienvenus : tout le monde est accueilli à bras ouverts dans ce festival haut en couleur.