Mise sur pied en 2017 sous l’initiative du Petit Théâtre du Vieux-Noranda, la démarche Avantage numérique réunit les territoires du Croissant boréal (Abitibi-Témiscamingue, Nord-du-Québec et Nord de l’Ontario francophone) dans le développement de solutions et de projets pour favoriser l’intégration des technologies numériques dans les domaines du savoir, des affaires et de la culture. C’est à la suite de l’Interrégional numérique s’étant déroulé à Rouyn-Noranda en 2017, que des besoins similaires de connexion, de développement d’expertise, de formation et d’équipement, entre autres, ont été constatés parmi les territoires du Croissant boréal.
La démarche Avantage numérique s’est alors développée en six volets : la formation; l’étude de faisabilité d’un hub technocréatif à géométrie variable, un projet visant à développer des infrastructures, des lieux de rencontre physiques ou numériques pour les artistes souhaitant créer avec les technologies numériques; la création de contenus et la diffusion de savoirs, qui consiste en la production d’outils de vulgarisation de l’univers numérique; le forum Avantage numérique, qui aura lieu cette année à Sudbury, une occasion d’échange et de rencontre entre les différents acteurs du milieu; les missions exploratoires, qui consistent à découvrir ce qui se fait de mieux dans l’univers numérique ailleurs au Québec et dans le monde; puis les laboratoires de création en intégration technologique des arts vivants, où le Petit Théâtre accueille des artistes pour les accompagner et les aider à intégrer les technologies dans leurs projets, un modèle unique au Québec.
Selon Rosalie Chartier-Lacombe, responsable de la stratégie et du développement, plusieurs aspects font la force d’Avantage numérique. D’abord, il s’agit d’une démarche décentralisée dans laquelle s’impliquent de nombreux partenaires agissant à titre de porteurs de dossier. De plus, le Croissant boréal bénéficie de trois facteurs essentiels pour le développement d’une communauté technocréative : la présence d’universités, une économie forte et un milieu culturel dynamique. Alors que plusieurs ont réalisé l’importance des technologies numériques pendant la pandémie, la motivation pour les projets à venir est au rendez-vous!
Parmi ceux en chantier, on compte la mise en place d’une démarche pour améliorer la découvrabilité numérique du territoire, donc pour s’assurer que lorsque les gens recherchent de l’information à propos de celui-ci sur le Web, elle soit facile à trouver.
Pour ce faire, des agents de découvrabilité territoriale (ADT) ont été désignés dans chacune des MRC de l’Abitibi-Témiscamingue. On en compte deux dans le Nord-du-Québec, un en Ontario et un autre issu de l’organisme Minwashin. Sous la coordination des agentes de développement numérique Stéphanie Brousseau et Edma-Annie Wheelhouse, les ADT ont comme mission de bonifier et de rédiger des articles Wikipédia en lien avec des entités culturelles, patrimoniales et économiques de leur territoire. Comme l’explique Mme Wheelhouse : « On ne se cachera pas que c’est une base de données extrêmement grande qui fait que quand n’importe qui cherche n’importe quel thème, il va aller chercher d’abord l’information sur Wikipédia. Donc, on s’est dit si on veut que ce qui se passe ici, les personnages, les événements, les bâtiments importants puissent se trouver sur internet, il faut qu’on soit présents sur Wikipédia. »
Les ADT ont donc reçu des formations pour parfaire leur utilisation de Wikipédia. D’ici au 31 mars, chacun aura rédigé au moins quatre articles sur une entité de son territoire et modifié une centaine d’autres, que ce soit en corrigeant des fautes d’orthographe ou en bonifiant l’information, par exemple. L’exercice a aussi mené à faire l’inventaire des articles Wikipédia déjà existants à propos de chaque territoire, confirmant un manque à gagner dans plusieurs domaines, la majorité des articles portant sur la géographie des lieux, par exemple sur les rivières et les lacs. Au début du projet, sur plus de deux millions d’articles dans la branche francophone de Wikipédia, moins de 2000 abordaient des sujets liés au Croissant boréal.
Le prochain volet du projet consiste en la formation d’un WikiClub couvrant tout le Croissant boréal. Des groupes de volontaires seront invités à se joindre à des activités de formation, de collecte de données et de rédaction d’articles, entre autres. Les ADT et les coordonnatrices serviront alors de ressources techniques. Il s’agit donc d’une démarche collaborative à laquelle toute la population est invitée à participer.
La programmation des ateliers se trouve depuis le 26 janvier sur le groupe Facebook du WikiClub Croissant boréal et sur la page Wikipédia du projet.