Son album La nuit est une panthère a été lancé en 2018 et le microalbum (EP) Expansion Pack, un an plus tard. Dans la dernière année, Les Louanges s’est produit en spectacle partout au Québec, aux États-Unis et en Europe. Sa musique a été récompensée par de nombreux prix. Vincent Roberge (Les Louanges) revient d’un confinement où il dit avoir fait « sweet fuck all », un repos bien mérité après une dernière année aussi chargée. La machine est repartie en force pour le musicien qui s’est produit à Vancouver et au Festival Mural à Montréal la semaine passée. Un baume sur une série de spectacles qui sont tombés à l’eau avec le confinement, notamment son premier Métropolis (M Télus) en solo.
Les Louanges s’est produit à Rouyn-Noranda pour une troisième année consécutive (une deuxième présence au FME). Avec des billets vendus en moins de cinq minutes cette année, on voit bien qu’une relation s’est installée entre Vincent et la ville du cuivre. D’ailleurs, Vincent ne cache pas l’amour qu’il porte à Richard Desjardins (qu’il remercie d’ailleurs sur son sur son album La nuit est une panthère). L’album Boom Boom a été pour lui une bougie d’allumage et une inspiration. Si les liens entre les textes des deux auteurs-compositeurs semblent assez ténus à première vue, on remarque des similitudes dans leur façon d’exprimer le quotidien. À bien y penser, le blues de banlieue de la chanson Tercel n’est pas si loin de la complainte abitibienne Et j’ai couché dans mon char.
Le spectacle d’hier soir était pour plusieurs l’occasion de « se réintroduire en société » et c’est Les Louanges qui les a guidés. L’ambiance quelque peu austère des chaises distancées dans la vieille église qu’est l’Agora des Arts a été brisée dès la première minute par la sensualité et le groove habituel du groupe. Faute de pouvoir se déhancher sur une chaise, c’est Les Louanges, entouré de ses talentueux musiciens, qui s’est exécuté pour le public. D’ailleurs, on aurait peut-être aimé voir plus de performances solos de ses confrères, puisque personne n’a semblé rassasié par les voltiges du saxophone de Félix Petit, qui l’accompagnait. Les deux représentations de samedi auront donc donné un dur coup à l’isolement et la morosité laissés par un été « sans spectacle » et nous auront fait rêver quelques instants du jour où nous pourrons de nouveau nous entasser dans des salles pour danser sur la musique sensuelle de Les Louanges.