Cet automne, le Rift de Ville-Marie présentera une exposition triple du 25septembre au 15novembre. D’abord destiné à doter le Témiscamingue d’un lieu d’exposition et de diffusion culturelle, le Rift jouit aujourd’hui d’une réputation qui le propulse comme lieu d’exposition remarquable. «Être exposée au Rift, c’est un privilège!» explique Maria Tremblay, l’une des artistes à l’honneur. 

 

Ils sont trois à offrir leur univers créatif, et chacun vient de la région ou s’y est établi. Les visiteurs auront la chance de côtoyer de nouvelles expositions montées pour le Rift. Les artistesreconnus par le milieu et par le public, travaillent des matières et des sujets différents et leur réunion offrira un amalgame stimulant aux spectateurs qui visiteront le Centre d’exposition.  

 

GABRIELLE DESROSIERS, A MAP SHOWING THE COURSE OF THE TRUELOVE RIVER 

 

Malgré la pandémie, Gabrielle Desrosiers a eu la chance de se faire proposer, cet été, une exposition à Matane, puis au RiftMap Showing the Course of the TrueLove River été créée à L’Écart, à Rouyn-Noranda, plus tôt cette année. Ce mouvement rend hommage à la démarche de l’artiste, car Gabrielle allie performance, scénographie et arts visuels. Elle crée des installations où le public se promène dans un environnement à la fois personnel et mythologique, composé de photographies, de dessins, de sculptures en papier mâché, de constructions. Cet aspect de la rencontre façonne son travail, et c’est avec un grand bonheur qu’elle s’élance à la rencontre du public du Témiscamingue et de toute l’Abitibi. Elle s’inspire de la territorialité et vit un véritable coup de cœur pour celle du Témiscamingue.

  

MARIA TREMBLAY, LES COULEURS DE L’ESPOIR 

 

C’est une première exposition solo que présentera Maria Tremblay dans la vitrine du Rift. Cette artiste autodidacte a délaissé le métier d’infirmière pour se consacrer à son art depuis plus de dix ans. Si elle a eu la générosité de retourner au front ces derniers mois, elle demeure fébrile à l’idée de cette exposition, et avec raison : son travail est attendu par le public de l’Abitibi-Témiscamingue. Ses tableaux offrent une certaine sobriété étalée dans une douceur, dans un confort du quotidien. Ses personnages, souvent élancés et colorés, se posent pour un moment de fragilité passagère, de luminosité apaisante. Cela dit, Les couleurs de l’espoir offrent des tableaux aux couleurs vives, pour conjurer le sort de la pandémie et tirer les spectateurs vers l’avant, tout comme ses personnages qui avancent, en groupe fort et uni. 

 

HUGO GAUDETDION, PANIQUE GÉNÉRALE 

 

Hugo GaudetDion n’en est pas à sa première exposition dans la région. Heureux d’avoir créé cette exposition pour le Rift, il y présentera son travail récent tout en profitant d’un retour aux sources. Originaire de l’Abitibi-Témiscamingue et établi à Gatineau, il a encore un vif sentiment d’appartenance envers la région. 

 

Son sujet : l’humain, ses comportements, ses interactions, ses côtés les plus sombres. Comment recevoir le sombre de l’autrePour y arriver, l’artiste nous convie à des scènes éclatées desquelles émane une panique. Il illustre l’altération de la figure humaine en état de crise par un travail coloré, un brin sketchyembrassant la caricature et l’exagération. Si le but est de provoquer le regardeur en lui présentant des personnages fictifs en panique (lien inévitable à la pandémie)Hugo veut aussi offrir un nouveau regard sur l’humainAinsi, il utilise la mise en scène du portrait classique, mais dans un rendu explosif. Le côté très organique de ses personnages amplifie les expressions et les émotions.  

 

L’artiste travaille aussi la musique, et la mouture originale de l’exposition devait contenir musique et casques d’écoute. Il aura fallu adapter certains mécanismes : le spectateur pourra alors pomper, avec des pédales placées au sol, pour manipuler des objets de l’exposition et en dévoiler d’autres aspects. Le lien à la respiration est inévitable, et l’humanité un peu croche présente dans ces œuvres nous coupera le souffle, assurément.  


Auteur/trice

Après avoir enseigné le français, le théâtre et la littérature au Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue, Gabrielle Demers oeuvre dans le domaine de la pédagogie universitaire. Elle s’adonne aussi à la performance, aux installations artistiques et aux arts imprimés. Elle se questionne sur les enjeux actuels liés à la féminité dans l’espace public, entre autres.