ÉMISSAIRES – EXCAVATION ET POÉSIE 

Excavation et poésie est né de la rencontre entre deux doctorants en psychologie. Un jour, l’Amossois d’origine Charles Lapierre aperçoit Olivier Dussault en classe et se dit : «Il porte les cheveux longs, il doit être musicien aussi! » Accompagnés de la violoniste Laetitia Francoz-Lévesque et du batteur Rafael Poggetti, ils forment Excavation et poésie. Leurs textes chargés sont portés par des influences musicales allant du folk à la musique du monde, en passant par le funk et le trad. 

 

Pour Charles, le plaisir de jouer laisse de l’espace aux propos engagés: « Ça ressort même si c’est parfois confrontant. Une des missions du projet est de parler d’affaires taboues dans des milieux de discussions normatifs. On peut être ouverts à ça dans une ambiance festive où le monde danse.» Le groupe se permet d’aborder des sujets comme la médicamentation des personnes âgées, la culture masculine toxique et les rapports de pouvoir malsains. C’est important pour le groupe de ne pas cristalliser sa position et de demeurer nuancé dans ce que les membres dénoncent et revendiquent. 

 

L’album Émissaires, qui paraîtra le 16octobre, est une hydre à quatre têtes pleines d’idées qui nous donne le goût de les voir en spectacle afin de comprendre davantage leur univers commun. 

 

LE MAL DU PAYS – ADAM BROUSSEAU 

 

 

L’anxiété, c’est une boucle. Une perpétuelle ombre qui plane et qui nous ramène au point de départ. C’est ce que raconte Adam Brousseau dans les huit pièces de Le mal du paysqui paraîtra le 15octobre prochain. 

 

L’opus s’ouvre sur une captation d’ondes FM qui s’est retrouvée par hasard dans le pickup de la guitare d’Adam Brousseau. C’est de ce fantôme sonore que naît le projet, mais il ne le hante pas. On suit un être vagabondant à la recherche d’un port d’attachequi peine à prendre racine dans une terre éthérée. Le long de son périple, le protagoniste tente de prendre le contrôle et de trouver des points de repère dans des crescendos post-rock entrecoupés de jazz et de blues. Le sort s’abat sur lui et on atterrit en bas des montagnes russes. 

 

La force d’Adam Brousseau est d’avoir trouvé un équilibre entre proposer un thème franc et précis et laisser beaucoup de place à l’interprétation. On en prendrait une version vinyle comme un vieux Pink Floyd , mais qui s’appellerait Dark Side of the Mood. On s’assoit, on écoute d’une traite, on s’interroge, on réécoute au besoin. L’anxiété : est-ce qu’on est prisonnier de cette boucle ou on tente de voyager dans celle-ci en embrassant ses lèvres désincarnées? 

 


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