Alors que l’achat local est sur toutes les lèvres, pourquoi ne pas penser encore plus loin et parler du système global dans lequel il s’inscrit : l’économie circulaire.

Ici, l’adjectif « circulaire » s’oppose à « linéaire », qui indique que l’on commence à un point précis, soit la production d’un bien ou d’un service, pour se rendre à un point et final, soit la consommation et le rejet des déchets qui en résultent. On recommence ensuite à partir d’une toute nouvelle ligne, dans la confortable et insouciante logique de la surconsommation.

Autrement dit, l’économie linéaire n’a qu’une finalité : la consommation. L’objectif ultime est de faire le meilleur profit sur la vente et d’inciter le client à consommer encore et encore. Le résultat de ce système est la production de déchets, le gaspillage et la pollution. Ce qui importe le plus dans l’économie linéaire, c’est de produire au coût le plus bas possible pour assurer un meilleur profit sur la vente des biens et services. La construction d’usines dans des pays où la main-d’œuvre est payée beaucoup moins cher devient donc la norme.

L’économie circulaire, quant à elle, considère la production et la consommation sous forme de cycle, dans un objectif de durabilité. Au lieu de se terminer par la production de déchets, l’économie circulaire invite à voir les matières post-consommation comme de nouvelles ressources pour amorcer un nouveau cycle. L’exemple le plus facile à comprendre est celui du compostage. En étant compostés, les résidus alimentaires se transforment en matière essentielle à la croissance de nouveaux fruits et légumes. Le compostage, ainsi que le recyclage et la réutilisation, constituent donc des manières de pratiquer l’économie circulaire, mais ce ne sont pas les seules.

Puisque l’économie circulaire a pour principal objectif la durabilité de son propre système, il existe encore bien d’autres manières d’y participer. Qui dit durabilité dit aussi préservation des écosystèmes, gestion pérenne des matières premières et création de richesse à l’échelle locale. L’économie circulaire peut être un levier de croissance important pour une communauté, à condition que celle-ci soit solidaire. En ayant comme préoccupation d’utiliser davantage de matières disponibles localement, les industries investissent dans le bien-être de leur communauté. Bien sûr, il faut parfois inventer de nouvelles façons de faire pour être capable de choisir d’autre matières premières que celles avec lesquelles on travaillerait normalement et profiter des ressources accessibles à proximité. Cela peut avoir plusieurs impacts, dont la réduction des coûts et de l’empreinte écologique liés au transport. On peut également concevoir des biens de meilleure qualité, avec une plus longue durée de vie (tout le contraire de l’obsolescence programmée de l’économie linéaire). On peut même créer des biens à partir d’objets considérés comme désuets. Vous avez sûrement déjà vu, par exemple, ces fameux portefeuilles conçus à partir de boîtes de jus ou ces sacs d’ordinateurs fabriqués avec de vieilles chambres à air de vélo. L’innovation, enfin, apporte souvent des solutions pour diminuer l’ensemble des coûts de production et optimiser l’utilisation des matières.

En résumé, l’économie circulaire tient compte du fait que la production, l’échange et la consommation ne sont pas des phases séparées, mais plutôt les étapes d’un même cycle. En pensant ces phases comme étant interreliées, on vise à optimiser l’utilisation des ressources à toutes les étapes du cycle de vie d’un bien ou d’un service.

Puisque notre gouvernement nous incite à produire et à consommer localement, pourquoi ne pas le faire dans une logique d’économie circulaire? Pour plus de détails, consultez la page quebeccirculaire.org et si vous manquez d’idées, Pinterest est une mine d’or d’idées créatives!


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