Artiste engagé, homme de convictions, parolier, chanteur, poète, contestataire, défenseur des nobles causes : Daniel Gagné a été de plusieurs combats. Les demi-teintes lui étaient étrangères, homme entier qu’il était.

De l’Université Toulllmonde aux activités de la galerie de Vassan, à son engagement pour la reconnaissance des Premières Nations ou encore pour ce territoire qu’il affectionnait tant. Également ancien collaborateur de L’Indice bohémien, il s’investissait à fond, sans hésiter à prendre le micro ou le devant de la scène quand les choses n’avançaient « pas assez vite à son goût ».

Il a été l’homme de la démesure. Démesure dans ses mots, dans ses actions, mais aussi dans sa loyauté indéfectible envers les siens. Une force de la nature dans son petit repère au fond des bois où, deux tronçonneuses aux mains, il pouvait presque prétendre déplacer la montagne, ou à tout le moins y faire un chemin.

Néanmoins, entre les coups de gueule et les coups de barre, derrière le grand homme il y avait aussi le sensible qui pouvait s’émouvoir devant une enfant juchée sur une tortue sculptée ou s’attendrir devant les oiseaux aux mangeoires placées à chacune des fenêtres, devant le beau du ciel qui se meurt dans l’eau alors que le jour passe à la nuit.

Daniel Gagné n’a pas fait l’unanimité, mais c’est le lot de ceux qui osent déranger pour changer les choses.


Auteur/trice

Lise Millette est journaliste depuis 1998, tant à l'écrit qu'à la radio. Elle a également été présidente de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ). En Abitibi-Témiscamingue, elle a été rédactrice en chef de L'Indice bohémien en 2017 et depuis, elle continue de collaborer avec le journal.