La trilogie La Lignée (Opération Iris, La Promesse et L’Héritage) était au départ une histoire d’adolescente de Marianne Tessier. Ses écrits, gardés relativement secrets, ont fini par se tailler une place et prendre forme des années plus tard.

L’histoire se déroule entre deux mondes, le présent et l’époque médiévale. Magie, envoûtement et pouvoirs psychiques s’entremêlent sur fond d’enlèvement et de guerres de clans. Les (trop?) nombreux personnages poursuivent une mission secrète de la plus haute importance et une quête personnelle au sein de l’ABI (Agence de bio-information). L’intrigue, quoique souvent prévisible, demeure complexe en raison du nombre important de protagonistes qui, au fil du récit, rencontrent leurs aïeux, et leurs concubines. S’y retrouver devient rapidement laborieux, ce qui sert néanmoins le sujet de la trilogie, une lignée qui se décline de génération en génération et qui entraîne avec elle l’héritage du passé.

Que le texte s’ancre ainsi dans l’époque médiévale n’est pas une surprise : l’auteure est adepte des manifestations médiévales (grandeurs nature). « C’est très bien pour aider ceux qui ont des problèmes de timidité », raconte Marianne Tessier, ajoutant avoir bénéficié elle-même de ces jeux de rôles pour surmonter sa gêne. Depuis, elle réalise elle-même ses costumes, ses bijoux et maintenant ses histoires.

ÉCRIVAINE? N’Y PENSE PAS!

« Au secondaire, j’avais pensé être écrivaine, mais un orienteur m’avait dit de ne pas y penser, que ma dyslexie était tellement forte que je ne pourrais jamais faire de grandes études », confie Marianne Tessier. Sans ranger pour autant ses rêves, elle a continué d’écrire, mais dans un autre but. « Si je ne pouvais pas écrire pour tout le monde, je me suis dit que j’écrirais pour moi et pour mes futurs enfants », se souvient-elle.

Puis la maladie a frappé à la porte. « J’ai été très malade. On m’a dit de me trouver quelque chose qui me ferait du bien. Quelqu’un qui me connaissait m’a proposé de reprendre l’écriture. J’ai ressorti mes vieux cahiers et j’ai commencé à tout mettre au propre », explique Marianne Tessier. Elle a ainsi remanié son histoire et a choisi de conserver une écriture simple, pour ceux et celles qui pourraient avoir des difficultés à lire. Le style est jeune, vif et plein de rebondissements. « Bien des gens ont des problèmes d’apprentissage et parfois, ils sont mis de côté. Pourtant, une fois qu’ils ont incorporé en eux ce qu’ils ont à faire, ça va très bien », raconte l’auteure de 54 ans. « Tant qu’il y a un rêve, ça ouvre des portes ».

Faut-il ainsi s’étonner de voir que dans la série La lignée, les personnages principaux sont « particuliers », pas comme tout le monde? Ils portent en eux des facultés différentes, des sensibilités qui leur permettent de voir autrement. Leurs différences sont mises à profit pour réussir leur mission et chacun doit collaborer et se faire confiance avec ses forces, ses limites et ses aspirations.


Auteur/trice

Lise Millette est journaliste depuis 1998, tant à l'écrit qu'à la radio. Elle a également été présidente de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ). En Abitibi-Témiscamingue, elle a été rédactrice en chef de L'Indice bohémien en 2017 et depuis, elle continue de collaborer avec le journal.