Le 1er mai dernier, à Rouyn-Noranda, a eu lieu la conférence d’Olivier Bernard, un pharmacien extravagant surnommé le « Pharmachien » pour son humour direct et son franc-parler. Celui-ci explique : « Les sujets qui m’intéressent, en science ou en santé, ce sont les sujets controversés que les gens ne comprennent pas bien. Pour moi, c’est important d’avoir un réel impact. »
De passage en Abitibi-Témiscamingue pour présenter sa conférence sur les mythes et les réalités sur la santé, la popularité de cet étrange personnage témoigne de la fascination de la région pour le sujet. Par exemple, à Rouyn-Noranda, il a fallu changer de salle afin d’offrir plus de billets, passant de 80 places à 250. Un tel achalandage n’est pas rare pour une conférence du Pharmachien.
Il faut dire qu’il n’a pas laissé le public indifférent avec son blogue sur la santé, ses trois livres et sa série télévisée. Sa spécialité, c’est d’illustrer des personnages de bandes dessinées qui expliquent, de manière drôle et vulgarisée, les faux-semblants en matière de santé. Il est d’autant plus populaire qu’il rejoint une clientèle d’âges variés.
Malgré sa notoriété, il suscite de vives réactions. « La critique, j’ai pas de misère avec ça : c’est même ce qui me drive. Par contre, ce que je n’aime pas, c’est que la plupart des critiques, ce ne sont pas des critiques constructives : c’est plus des insultes. » Le Pharmachien ajoute qu’il est parfois difficile d’être unique en son genre : « Des gens qui font de la vulgarisation scientifique et qui s’attaquent à des mythes, il y en a très peu. Si on veut que ça ait un impact, il va falloir qu’il y en ait d’autres : ça ne peut pas juste être moi. »
Ceci étant dit, la difficulté de son travail ne l’a pas empêché de se montrer très direct avec le public : « C’est ce que j’aime avec le Pharmachien : il n’a pas de filtre! » confie l’un des spectateurs. En effet, Olivier ne se contente pas de se moquer de la pseudoscience et des charlatans : il inclut aussi le public à ses blagues. « C’est très interactif. Je n’aimerais pas faire des monologues : je trouve ça plate. J’aime ça, l’échange. Les gens apprennent beaucoup mieux quand ils sont impliqués. Quand tu crées une vraie discussion, il y a bien plus de chances que la personne comprenne, qu’elle se souvienne des affaires. »
Que ceux qui ont manqué sa conférence se rassurent : on n’a pas fini d’entendre parler du plus « chien » des pharmaciens!