Le cuivre faisant partie de notre patrimoine régional, il m’apparait incontournable de rendre hommage à la mine Horne qui, par son soutien financier et logistique, a participé à la fondation de la Guilde d’Art et d’Artisanat autour des années 1950.
Situé dans le Centre récréatif de Noranda (renommé aréna Dave-Keon), le local subventionné par la mine nous offrait des feuilles de cuivre 24 x 24 po, des fours pour l’émaillage sur cuivre, des poudres vitrifiables transparentes et opaques ainsi qu’un four à poterie.
Les émaux sur cuivre servent surtout à la décoration d’assiettes et de bijoux. Des cours de lapidaire, sculpture et peinture d’artiste étaient aussi offerts. Cependant, le cuivre repoussé était très recherché.
Qu’est-ce qu’un émail sur cuivre? C’est le produit final de la fusion du métal et de diverses poudres tamisées qui se vitrifie entre 825 et 1200 ⁰C. Les cuissons étant de courte durée, soit de 2 à 3 minutes, la réalisation finale peut exiger plusieurs cuissons successives. Si le cuivre émaillé relève plutôt de l’artisanat, certaines pièces ont reçu leurs lettres de noblesse et sont véritablement des pièces d’art. Il arrive même que des architectes commandent aux artistes professionnels émailleurs d’immenses murales ou des fresques.
L’origine de cet art ancien remonte au 4e siècle avant Jésus-Christ. Il s’est surtout développé en France, au Moyen-Âge en particulier, où l’art religieux a connu son apogée avec la construction des cathédrales. La Renaissance l’incline vers des tendances plus allégoriques et portraitistes. Il fait ses débuts du côté américain vers 1920 et fait son apparition au Canada à l’époque de la
Deuxième Guerre mondiale. On l’a enseigné aux Beaux-Arts du Québec dans la période de l’après-guerre et il s’est fait peu à peu connaitre du grand public.
Avec l’extraction des métaux qui a fait de notre région la capitale du cuivre au milieu du siècle dernier, il était tout naturel que cette forme d’art se développe chez nous.
Pour ma part, j’ai fait mes premières expériences dans la Guilde au début des années 1970. Du 16 au 21 aout 1977, j’ai exposé à la Place Royale de Québec. Le 13 avril 1979, lors du Festival de l’Orignal de Val-d’Or présenté au Salon du camping à la Place Bonaventure de Montréal, j’ai représenté l’Abitibi-Témiscamingue. Je suis retournée à Montréal parfaire mes connaissances au Musée des Émaux d’Art en aout de la même année, puis en 1980.
La Guilde locale recevait la professeure Madeleine David Chagnon, qui venait nous offrir des cours de perfectionnement. Parallèlement, je poursuivais diverses formations, soit huile et dessin par M. Roch Lamothe et aquarelle en même temps que Norbert Lemire en 1983. (Je possède sa première ébauche en aquarelle.) Louis Brien enseignait la linogravure; Jacqueline Plante, la peinture et la sculpture. Au cours des années, j’ai aussi participé à plus de 50 expositions collectives.
En 1973, je suis devenue membre fondatrice des Métiers d’art en Abitibi-Témiscamingue, soit du Conseil provisoire de la culture, où je représentais la section des métaux et j’agissais comme secrétaire suppléante.
Ici, je m’en voudrais de ne pas mentionner quelques noms de personnes qui m’ont soutenue et encouragée dans mes débuts : Mmes May Momo Mac Gregor, Margot Fink, G. Mc Kerrow, J. Lussier, C. Whetter, K. Baxter, Rosciszescki.
Je réalise que ce portrait des émaux sur cuivre en région n’est qu’une ébauche et malheureusement, les Archives nationales n’ont aucun écrit sur le sujet. Je serais très heureuse d’entrer en communication avec qui que ce soit qui pourrait raviver mes souvenirs de ce passé plutôt reculé. Pour ce faire, vous pouvez écrire à L’Indice bohémien à redaction@indicebohemien.org.