Qu’elle soit influencée par le passé, le présent ou le futur, qu’elle soit le reflet des coutumes, des légendes les plus anciennes, du quotidien ou de l’espoir d’un avenir plus prometteur, qu’elle soit country, électro, rap, pop, rock ou reggae, d’origine crie, innue, inuite, mi’gmaq ou mohawk, la musique chez les communautés autochtones fait partie intégrante des croyances spirituelles.

Ce peuple, enraciné dans une sédentarité forcée et qualifié d’invisible par Desjardins et Monderie, peut maintenant emprunter une voie pour s’évader, a une voix pour se faire entendre : Musique Nomade.

 

En ligne depuis 2012, la plateforme web a pour mission de soutenir la relève autochtone et la diversité culturelle dans le monde musical. « Véritable studio ambulant, Musique Nomade offre un service d’enregistrement professionnel et de tournage de vidéoclips aux musiciens des Premières Nations du Québec. En se déplaçant dans les différentes communautés, où le talent abonde, l’équipe de Musique Nomade souhaite apporter le petit coup de pouce qui permettra l’éclosion de carrières musicales. » Voilà les grandes lignes de ce projet d’envergure tel qu’ils le décrivent !

 

Tremplin pour les artistes émergents, le studio ambulant a jusqu’ici visité 18 communautés autochtones, réalisé 135 œuvres musicales, 32 vidéoclips, 97 capsules vidéo biographiques et a mis en ligne pas moins de 114 profils de musiciens autochtones.

 

Le site web, très convivial, regorge de précieux renseignements. Chaque artiste y occupe une place de choix accompagné de vidéo, chanson, biographie et photographie. La plateforme offre en plus la possibilité d’entrer directement en contact avec ceux-ci. Agrémenté d’une carte géographique situant toutes les communautés et d’un calendrier des activités, le site est très complet et représente très largement les artistes autochtones québécois.

 

Le professionnalisme de l’équipe combiné aux précieux conseils musicaux de collaborateurs comme Samian, Richard Séguin et DJ Horg démontrent le sérieux du projet et apportent une touche de notoriété à ces artistes qui vivent leurs rêves par le biais de la musique.

Jusqu’à maintenant, en Abitibi-Témiscamingue, ce sont des membres de la Nation Anishnabe qui ont eu la chance de participer à cette belle aventure. Musique Nomade présente les compositions de Bryan Chief, Clifton Polson, Crooked North, Dominique Lafontaine, Duane Paul et Esther Pennel provenant de Timiskaming, Junior Mathias de Winneway et Kerry Wabanonik de Lac-Simon.

 

Le projet a-t-il permis de lancer quelques carrières dans le domaine musical ? « Bien sûr ! », répond la coordonnatrice, Moon-Hee Kim. « Musique Nomade a appuyé  Violent Ground ainsi que les frères rappers de Kawawachikamach, seule communauté Naskapie au monde. » Parmi les artistes qui s’illustrent actuellement sur la scène québécoise, Mme Kim mentionne la carrière d’Esther Pennell qui est en plein essor. L’artiste anishnabe de Timiskaming vient tout juste de se trouver une gérante/agente et les démarches de financement sont entamées pour son premier album. Plusieurs dates de spectacles sont déjà prévues pour l’été. \


Auteur/trice

Originaire du Témiscamingue, Dominique Roy est enseignante au secondaire depuis 1999. Elle complète actuellement une maîtrise en éducation spécialisée en formation à distance. Sa grande passion : la langue française. Ses passe-temps préférés : lire et écrire. D’ailleurs, elle rédige des articles à la pige pour quelques journaux et magazines depuis plusieurs années en plus de conceptualiser, rédiger et réviser des ressources pédagogiques. Son premier article pour L’Indice bohémien, elle l’a écrit en octobre 2011, et cette collaboration perdure depuis tout ce temps.