Si le proverbe dit que l’herbe est toujours plus verte chez le voisin, qu’en est-il de l’aménageur paysager ? Si vous êtes mon voisin (et que vous êtes poli), vous utiliserez probablement le qualificatif de « sauvage » ; mais si vous êtes celui de Jean-Philippe Gagnon, vous opterez nécessairement plus pour « original », voire même « tripant ! ». Et qu’en est-il du vôtre ? Architecte paysager et propriétaire de L’espace d’un été, le Centre d’art paysager d’Amos, M. Gagnon vous invite cet été à « participer au décor » en vous expliquant ici sa propre vision de CULTURAT.

« C’est un appel à l’action, affirme-t-il. C’est une belle plateforme qui encourage les gens à embellir. Parce que moi, ici, j’ai ma petite entreprise, mais dans le fond, peu importe les achats et l’endroit où les citoyens les font, c’est de propager cette idée-là, qu’ils ne sont pas obligés de rester dans un cadre défini, dans une boîte déjà prémontée qu’on a l’impression qu’on doit suivre. Non, peu importe l’endroit où on magasine, c’est l’idée de se sentir libre, de s’éclater. » 

C’est donc avec enthousiasme que le jeune propriétaire de la pépinière s’est associé encore cette année au concours « Participe au décor » lancé par CULTURAT. L’objectif personnel qu’il se donne à travers cette participation, au-delà des aménagements en bleu, qui peuvent constituer un défi pour l’horticulture, c’est de pousser les gens à user davantage de créativité dans leurs conceptions. « On essaie de viser le plus grand éventail de couleurs possibles, précise-t-il. L’été est tellement court, on voit nos pots noirs deux mois par année, puis on les voit un mois fleuris ! C’est un peu dans cette idée-là qu’on souhaite avoir des trucs différents, des formes et des couleurs différentes, pour essayer d’animer le drabe du début du printemps et de la fin de l’été, donc d’essayer d’étirer un peu nos espaces colorés le plus possible. On n’essaie pas de viser seulement le bleu, mais plutôt une palette de couleurs plus abondante, plus diversifiée. Égayer peu importe la couleur et la façon ! »

C’est d’ailleurs avec un lit de fraises que la boutique semble avoir le plus souvent fait parler d’elle jusqu’à maintenant. « On avait une vieille base de lit et des fraises, alors on a fait un lit de fraises devant la boutique ! Ça a fait parler négativement à quelques reprises la première saison, mais l’an passé, les gens étaient éblouis. Donc, c’est un peu par des actions comme ça qu’on participe à CULTURAT. Comme on essaie de dire aux gens qu’il n’y a pas de limites, pas de boîte à suivre, nous, c’est la même chose qu’on a faite. Sans être une œuvre artistique, on a fait quelque chose de loufoque qui a fait parler, et ça, ça reste une visibilité qui n’a pas de prix. Et c’est un appel à la créativité. » Alors, qu’attendez-vous ? Bonne créativité, tout le monde ! \


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