– Madame Catheriiiiiiiine?
– Oui mon cœur?
– T’es belle aujourd’hui…
– C’est gentil, merci. Hier, j’étais comment?
– Belle aussi, mais t’avais pas de jupe.
Vos mots d’enfants qui veulent tout dire sont les paroles les plus sincères que j’entends chaque jour qui passe. « Comment allez-vous ce matin? » est toujours suivi de récits collés sur votre court vécu, passant par mononcle Ben qui en a bu une de trop samedi ou Papi qui est au ciel.
Vos discussions qui me font rire lorsque vous parlez de « révolution géométrique » alors que ce que l’on fera, après le dîner, est une simple révision.
Vos questions qui me font bégayer lorsqu’entre deux phonèmes, l’un d’entre vous se prend la tête dans les mains en disant : « Pourquoi on ne met pas un K, d’abord, dans le mot autochtone? »
Vos éclats de rire devant mes tours de magie boiteux et le pet d’un ami.
Votre bonheur à chanter Entendez-vous le chica chica boom chic quand vient le temps de piger dans la boîte à prénoms.
Vos yeux qui s’illuminent quand vous réalisez que dix bâtons de dizaines donnent une plaquette de cent ou qui pleurent pendant l’histoire parce que la petite feuille jaune est tellement différente, que personne ne veut d’elle…
Ces moments quotidiens goûtent le gros bonheur, donnent à ma vie des couleurs pastel et la rendent heureuse. Mes élèves, mes enfants, mes amours, merci de m’amener à prendre la vie comme elle vient. Merci de m’imposer toute votre enfance, vos rêves et votre énergie parce que je trouve cela inspirant, parce qu’on devrait tous attaquer nos journées à la manière d’un enfant de six ans.
En ce début de nouvelle année, je vous souhaite de conserver, le plus longtemps possible, cette capacité d’émerveillement qui bouillonne en vous. Je vous souhaite la richesse du cœur, celle qui nous nourrit et nous laisse espérer, même une fois devenu adulte, que la magie existe parfois. Continuez à vous aimer aussi bien.
C’est avec beaucoup de reconnaissance que j’entame 2016 à vos côtés, mes dix-huit élèves, mes dix-huit bouts de rêve…
Madame Catherine