« I’m a lonely warrior, traded my guns for a nice skirt. I’m light as a feather, since I confess to my mother. » Dans un folk aérien et authentique, ces deux phrases lancent The Pursuit Of Happiness, le premier extrait de BEYRIES.BEYRIES est une chanteuse, mais pas uniquement une chanteuse. Elle est aussi auteure-compositrice-interprète, et musicienne autodidacte. Accompagnée par Alex McMahon (Alex Nevsky, Yann Perreau et Catherine Major) à la réalisation de son premier album, l’artiste originaire de Montréal a pris quelques minutes pour rencontrer L’Indice bohémien.
Depuis qu’elle est petite, BEYRIES est en admiration devant le piano, devant l’instrument, mais aussi devant l’objet. L’instrument fait partie de sa vie depuis toujours. Sa mère et sa grand-mère ont longtemps suivi des cours de piano avec les religieuses. Pour sa part, l’artiste n’a jamais suivi de cours. Elle a toujours refusé. « Jeune, je voyais mes amis suivre des cours classiques et, avec la discipline que ça leur demandait, la musique ainsi pratiquée me semblait être une lourde tâche. C’est pour cette raison que j’ai décidé de jouer du piano par instinct. C’est aussi comme ça que j’ai gardé ma naïveté par rapport à la musique. C’est devenu un plaisir très personnel. »
La musique est un langage que BEYRIES a appris à l’oreille. Elle a grandi en écoutant des formations et des artistes aux sons très harmonieux. Chez elle, on pouvait entendre les Beatles, Harmonium, Simon and Garfunkel, Elton John. « J’adore particulièrement les premiers albums d’Elton John. J’aime son piano, très groovy, parfois Motown. » Elle a aussi grandi avec la musique classique, Vivaldi entre autres. Elle soupçonne d’ailleurs son amour pour les harmonies de venir de là.
Les harmonies musicales, les harmonies vocales, la jeune femme affirme haut et fort en raffoler. Cela dit, lorsqu’elle compose, elle n’a pas de structure, de « recette », ou de boîte. « Quand je compose, j’aime faire des erreurs, c’est comme ça que je trouve de nouvelles suites d’accords auxquelles je n’aurais pas pensé. J’aime avoir de nouvelles tonalités, j’aime les structures déstructurées. Je fais de la musique “à la carte”. »
Comme bien des artistes, la jeune Montréalaise fait de la musique pour elle-même, d’abord et avant tout. « J’ai envie de faire vibrer quelque chose en moi. »On comprend aisément pourquoi elle qualifie sa musique d’authentique, de simple et de vraie. Son passé influence beaucoup ses écrits. Elle écrit entre autres sur sa vie, sur la relation difficile qu’elle avait avec sa mère et sur les dures épreuves qu’elle a vécues ces dernières années. « J’aime parler de mes combats, de moi par rapport à moi. On sous-estime beaucoup les bienfaits de la souffrance. » L’auteure-compositrice-interprète a aussi une vision très lucide du monde qui l’entoure. Elle croit que la culture est devenue un lieu de rassemblement, une façon détournée de vivre une spiritualité presque inexistante à notre époque. « C’est comme si la culture remplaçait la spiritualité. Aujourd’hui, on paie pour vivre des émotions. Les artistes, leur mission, c’est de transmettre et partager leurs émotions. Le partage est au cœur des valeurs humaines. Ça nous rend heureux de partager. »
Pour partager avec BEYRIES, il faudra attendre la sortie de son premier album. D’ici là, on peut écouter ses deux extraits sur son profil Soundcloud, espionner sa page Facebook ou bien assister, en primeur, à son concert le 10 mars prochain à l’Agora des Arts de Rouyn-Noranda dans le cadre des Quartiers d’hiver du FME. On peut s’attendre à une musique qui renvoie à l’essentiel, droit au cœur.\