Le Témiscamingue a la cote pour la pratique d’activités en plein air. Le découvrir en selle sur mon vélo représentait un de mes plus grands désirs. C’est en compagnie Patrick et Simon que je passe enfin à l’acte avec un itinéraire jalonné d’attraits gustatifs et de paysages champêtres.

Tours de roue entre Ville-Marie à Rémigny — 93 km

À quelques centaines de coups de pédale de la marina de Ville-Marie, le Verger des tourterelles nous accueille dans ses jardins où poussent facilement et rapidement pommes, cassis, groseilles, prunes et baies de sureau, profitant du microclimat du lac Témiscamingue. Sur place, ces merveilles de la nature sont transformées en gelées, sirops et liqueurs alcoolisées. Un vrai délice!

Ravis de notre visite matinale, mes deux acolytes et moi poursuivons sur le large accotement de la route 101 qui s’étire le long du majestueux lac Témiscamingue. Sur ce tronçon, sans doute le plus fréquenté par les voitures du présent périple, les panoramas de terres agricoles défilent sous nos yeux. Nous traversons Saint-Bruno-de-Guigues par la rue Principale pour nous arrêter visiter les serres de L’Eden Rouge. Séduits par la qualité des installations et l’énergie débordante de l’équipe de producteurs, on se promet de revenir goûter aux saveurs et à la fraîcheur de leur table champêtre pour fêter la fin de notre séjour actif.

Nous regagnons nos selles et gardons le cap vers le nord pour encore quelques kilomètres avant de tourner sur la montée Gamache. Mais avant de quitter la route 101, question de profiter d’un des plus beaux points de vue de la région, nous gravissons une colline pour ensuite la redescendre. L’effort vaut le détour, la vue en plongée sur le lac Témiscamingue, l’île du collège et les terres adjacentes est imprenable. Les premiers coups de pédale sur la montée Gamache nous procurent l’impression d’avancer sur une route qui se termine dans le ciel. Cette perspective s’estompe à la première montée pour laisser libre place à l’émerveillement que procure cette petite route qui sillonne de magnifiques champs vallonnés.

À peine quelques tours de roue sont nécessaires sur la route 391 et nous bifurquons rapidement à gauche sur le chemin du pouvoir de l’eau. Dès mes premiers coups de pédales, je m’y plais beaucoup. Ici, la forêt dense change la donne visuelle du parcours. Nous nous sentons enveloppés par le décor. Cette route étroite passe sur deux centrales hydro-électriques, Rapides des îles et Première chute. La force motrice de l’eau qui active les groupes turbines-alternateurs sous nos roues pour produire des centaines de mégawatts d’électricité me fascine. Nous ressortons de ce fameux tronçon à quelques coups de pédales de l’embouchure du lac Témiscamingue à Notre-Dame-du-Nord où nous arrêtons pour casser la croûte.

À l’intersection des routes 101 Nord et Nédelec-Guérin, nous mettons la pédale douce alors qu’une montée graduelle marque le trajet jusqu’à Guérin. Nous poursuivons ensuite notre route jusqu’au charmant village de Rémigny où les rapides sous le pont s’offrent à nous en spectacle d’accueil. C’est en bordure du lac Rémigny que nous passons la nuit.

Rouler collés de Rémigny à Duhamel-Ouest – 92 km

 

L’itinéraire de cette deuxième journée emprunte majoritairement la route 391 Sud. Nos premiers coups de pédale nous amènent à Angliers sur une route intimement bordée par une forêt mixte mature, modestement courbée, formée de quelques montées et de descentes et couverte d’un beau bitume. Le bonheur frappe! Les grands champs de patates marquent le paysage aux alentours de Saint-Eugène-de-Guigues, en direction de Lorrainville. Je remarque que les vallons s’accentuent plus nous nous rapprochons de Béarn. Je décrète alors une pause devant l’église pour boire et grignoter avant de nous lancer à l’assaut de cette route aux multiples montées et descentes. Mes muscles éprouvés méritent grandement le réconfort d’une longue baignade en spa en bordure du lac Témiscamingue à Duhamel-Ouest.

 

Derniers coups de pédales de Duhamel-Ouest à Laforce – 91 km

 

Sous un ciel sans nuage, nous nous frottons aux routes de l’arrière-pays à l’est du Témiscamingue. Bien reposés, nous entamons la journée avec de bonnes montées jusqu’à la sortie de Ville-Marie où nous nous sommes préalablement arrêtés pour visiter la chocolaterie Les Chocolats Martine. En direction de Lorrainville, le dénivelé devient timide, et cela jusqu’à la fin de notre itinéraire de la journée. À Lorrainville, à la Fromagerie La Ferme Au Village, nous nous régalons à la fois de bons fromages et des explications de la propriétaire au langage coloré.

De cette municipalité au clocher légendaire jusqu’à Laverlochère, quelques passages raboteux marquent le parcours, mais le paysage agricole nous fait vite oublier la piètre qualité du bitume. De Laverlochère en passant par Fugèreville jusqu’à Latulipe, la route se parcourt comme un charme alors que se succèdent champs de vaches, forêts et lacs. La quiétude de cette route très peu fréquentée nous procure une sensation de liberté. Passé Moffet, aucun relief important ne vient ralentir nos ardeurs : nous filons à fière allure sur une faible pente descendante jusqu’à Laforce, où notre périple se conclut en beauté devant l’église de cette bourgade amarrée aux rives du lac Simard. \


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