Quand ton petit dernier s’endort au son d’une berceuse, c’est pas trop long que tu te tannes d’entendre ça tous les soirs. Sauf si cette berceuse est le dernier disque de Louis-Jean Cormier : Les grandes artères.

Dès la première écoute, on est secoué et on cherche le bonheur. J’irais même jusqu’à dire que ça passe quasiment de travers dans les tympans. De son dernier album rempli de soleil et de refrains entraînants, Le treizième étage paru en 2012, on décline vers des thèmes beaucoup plus prenants et personnels tels que le cœur, l’amour, les relations, la route et les départs. Les aimants de la langue de Molière y trouveront de petits bijoux poétiques et les fans de Karkwa y retrouveront des ambiances planantes. Sa co-pilote, la voix féminine l’accompagnant sur cet album, est celle d’Adèle Trottier-Rivard, la fille de Michel Rivard, ce qui ne manque pas d’amplifier l’effet aérien de la voix de Cormier. Un cœur de 80 voix d’enfants vient aussi l’accompagner le temps de trois chansons. Bref, les refrains joyeux sont donc remplacés par la grande opération à cœur ouvert, où un Louis-Jean Cormier vulnérable nous livre un « highway » de pièces audacieuses et bordé de mélancolie, un « one way » pour vous perdre dans vos pensées.

Le jour où elle m’a dit je pars, c’était vers six heures, le soleil frappait dans le miroir, rien n’annonçait le malheur, mais tout est devenu si noir, ça se répare-tu un cœur? \ 3.5/5


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