Nous avons eu la chance d’interviewer le poète aux 150 chansons, Richard Desjardins, peu avant son spectacle qui a eu lieu en soirée du samedi 23 mai, dans le cadre du Festival des Guitares du monde en Abitibi-Témiscamingue. Nous avons eu le bonheur d’assister à ce spectacle et nous partageons avec vous les pensées de l’artiste ainsi que nos impressions.

Lors d’une conférence de presse dans le cadre du festival, le musicien-cinéaste exprime sa vision d’un Rouyn-Noranda mélomane, d’un creuset où se rencontrent les influences francophones, ontariennes et étasuniennes. C’est là qu’il a appris la musique, dit-il, et en soirée, il a l’impression qu’il va jouer devant ses professeurs.

À la tombée du soir, nous avons assisté au spectacle et avons fait corps avec le public. Nous parions notre ouïe que ce dernier a été charmé par la poésie, transporté par la forme légère des mots, par l’intensité de leur sens. Des mots français et autochtones se sont mêlés, dans l’espace, aux faisceaux lumineux des magiciens éclairagistes, provoquant la fascination. C’était de toute beauté, comme en témoignent les images que nous avons captées lors de l’événement.

Et voici les propos que notre subjectivité a sélectionnés pour vous, suite aux échanges des journalistes avec le grand Richard Desjardins.

Indice Bohémien : Que représente pour vous de participer aujourd’hui au FGMAT ?

Richard Desjardins : Je viens jouer dans mon quartier natal. J’ai vécu 20 ans ici. Ce sont les mêmes maisons, les mêmes rues. C’est émotivement très fort. Mon âme est issue d’ici, tout près de l’usine. C’est vraiment très spécial. Je me rappelle de tous les spectacles que j’ai pu faire ici. C’est marquant et c’est naturel que ce le soit.

IB : C’est donc une partie de vous que vous livrez ce soir. Désirez-vous transmettre quelque chose en particulier  au public ?

RD : Non. Je vais présenter mes chansons. J’ai mis tellement de temps à les écrire que je ne peux pas faire plus !

IB : Vous diriez qu’écrire des chansons, c’est quel pourcentage d’inspiration pour quel pourcentage de travail ?

RD : Je dirais 2 ou 3 % d’inspiration, à condition que cette inspiration soit bonne, que ce soit un flash qui amène une idée surprenante. Quand je trouve une bonne ligne, en général j’en suis à la fin d’une chanson. Je réécris alors en remontant vers le début. C’est le principe de bien des films. En fait, ce sont de petits films que j’essaie de faire avec mes chansons. Comme dirait un ancien guitariste, c’est du cinéma pour aveugles !


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