Dès les premiers accords de Santa Maria, je me suis dit : Tiens, tiens, Dany se prend d’envie de nous faire danser… Pensée non démentie pendant les premières chansons de l’album, braise rythmique qui nous fait taper du pied. Mais… Qui c’est que c’est, Dany Placard? Au Québec, je pense, il traque une longue lignée d’artistes nord-américains du folk-rock (branche des Neil Young et compagnie). Ici, ses transcriptions de pensées, comme automatistes, nous transmettent d’affriolantes maximes et de courtes histoires tragicomiques. Des chroniques sur l’imperfection qui ont le sens fertile et qui nous font ben ben du bien.

Tout en étant loin d’être « reculé » dans sa vision du monde, le pittoresque rustique de Dany Placard, sur cet album, est encore et toujours aux antipodes du « paraître ». Il y a une aura d’esprit de clan, de la mythologie grungesque d’un petit milieu où il fait bon vivre le rock comme mode de vie et non l’inverse. Ses chansons s’accentuent de guitare surf ou de riffs alanguissants, d’orgue, de touches de piano, avec la Voix que beaucoup reconnaissent maintenant d’un seul souffle. Celle-ci, grande comme une cathédrale, s’accommode plutôt bien de sa shed à bois. (Pourtant, Dany, qu’adviendrait‑il de celle-ci, si tu la laissais se pitcher dins airs, soutenue qu’elle est de ta guitare et d’un band top solide? Se trouverait-elle amie d’autres voix de feu, pour le salut à fond de tes si belles mélopées?)

Santa Maria est une facette du Nous, du genre « québécois » que beaucoup se trompent à penser éteint. Entendez-vous, le Volcan? Il devrait être distribué gratuitement dans toutes les écoles secondaires, les rodéos du camion et autres binneries métamorphiques de notre identité. 3/5


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