Comédie, conte, mise en scène, direction artistique, animation, production : ses champs d’activité sont nombreux. Mais c’est sur scène qu’elle connaît l’étincelle sacrée, celle qui permet «de passer au travers de sa (ma) vie». Et si les planches se sont faites plus discrètes au cours des dernières années, les feux de la rampe brillent toujours pour elle. En perpétuel besoin de création, elle met sur pied, il y a neuf ans, en compagnie de son complice de toujours, Daniel St-Germain, le Festival des Contes et Légendes en Abitibi-Témiscamingue (FCLAT). Bouleversée par une prestation télévisée du conteur Jocelyn Bérubé, Nicole Garceau dira avoir été « fascinée, émerveillée, émue par cette oralité. J’ai pleuré. »
Cette contribution au milieu culturel confirmera son statut de joueuse étoile sur la scène régionale et s’ajoutera à une feuille de route déjà bien garnie! Le Festival, en plus d’exposer le talent de conteurs européens, verra passer des noms célèbres, dont celui de Fred Pellerin, alors à ses débuts, et contribuera à faire connaître des talents régionaux dont Pierrot Labrèche qui, aujourd’hui, se produit un peu partout au Québec.
Un parcours constant
Si, d’entrée de jeu, on reconnaît en Nicole Garceau la fondatrice des Productions 6/36 (théâtre), certains, au palais plus fin, se souviendront de la jeune chef et restauratrice fraîchement débarquée de Senneterre au début des années 80, à l’origine des premiers cafés-bistros branchés en Abitibi-Témiscamingue : le Café St-Denis, La Différence et Le Tube. « De retour d’un séjour d’un an en Europe, j’introduisais à Val-d’Or et en région une nouvelle culture de la bouffe ». Le Tube deviendra rapidement la plaque tournante de la vie culturelle underground à Val-d’Or. « Plusieurs productions régionales y étaient présentées », se rappelle-t-elle, « et tous les comédiens et artistes de passage à Val-d’Or sont venus s’y attabler ».
Avec les Productions 6/36, elle commettra, sous divers chapeaux, une trentaine de productions dont Premières de classe de Casey Kurtti, jouée par la troupe jusqu’aux Îles de la Madeleine et dont elle garde un souvenir impérissable.
De belles incursions dans l’univers du cinéma, grâce à de petits rôles, ponctuent également son parcours et lui ont permis, jusqu’à maintenant, de fréquenter Bernard Émond (La Donation), Marc-André Forcier (Némésis) et Jean-Claude Lord (L’Or). « J’ai tourné une journée avec Bernard Émond, mais quelle journée! Dans le calme… et la passion. »
Perspectives
Étroitement associée à la vitalité culturelle de Val-d’Or, Nicole Garceau collabore depuis les débuts à l’organisation des sorties du Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue. Mais pour l’heure, elle s’active à l’organisation du 10e anniversaire du FCLAT qui tiendra le haut du pavé à Val-d’Or en mai prochain. Deux conteurs de la France, un du Maroc et tous les premiers participants, dont Renée Robitaille de Rouyn-Noranda et André Lemelin, originaire de Senneterre, sont entre autres attendus.
Nicole Garceau est récipiendaire du Prix Hommage, remis par la Commission de développement culturel de la Ville de Val-d’Or, en 2003.
