Jeanne et moi avons isolé les fenêtres de la maison hier. Ça m’a donné l’envie de vous écrire sur l’hiver. Cependant, un sujet de chronique plus actuel, plus terre à terre, plus profond s’impose à moi : Trou Story.

 

Je vous invite à voir et revoir ce documentaire. Contrairement aux potins lancés dans les galeries, il ne parle pas que du passé. Monderie et Desjardins racontent l’histoire d’une industrie comme on regarde en arrière pour comprendre d’où on vient et ainsi mieux savoir où l’on va. Cette compréhension de notre passé est un outil majeur pour choisir notre direction. Trou Story se conjugue au présent, car les rejets acides de nos parcs à résidus miniers, la préséance de la Loi sur les mines dans l’aménagement de notre territoire, l’encadrement des projets de mines à ciel ouvert et l’augmentation des redevances d’une industrie qui prospère, rien de cela ne fait partie du passé. Et aucun député ni ministre de ce monde ne me fera croire le contraire.


Le slogan politique à la mode est « Il faut créer de la richesse. » Disons d’abord que l’on devrait mieux partager celle que nous avons déjà. Ensuite, lorsque nos richesses sont sources de profits, il est urgent d’en tirer le plus grand bénéfice possible afin que nos hôpitaux, nos écoles, nos routes, notre électricité, bref, nos services publics, qui servent si bien l’industrie, puissent bien nous servir aussi. Ça, c’est le rôle de l’État. Ce n’est pas aux minières de le faire, ce sont nos élus qui doivent protéger le bien commun et promulguer des lois qui profiteront au plus grand nombre. Écrire, questionner, manifester vos demandes auprès de vos députés est fondamental. Nous devons être nombreux à le faire car les lobbyistes sont légion à Québec. Ce n’est pas être anti-mine que d’agir ainsi, c’est juste de demander notre dû. Et ça ne fera jamais disparaître les gisements…


Être historien du présent


Nous sommes tous et toutes actionnaires, pour reprendre un autre terme à la mode. Nous sommes les protecteurs de cette terre que nous empruntons pour un instant. Nous avons gagné le droit de voter et surtout celui de nous exprimer. Notre
responsabilité consiste à faire en sorte que nos enfants aient droit aux dividendes de l’avenir que nous leur construisons. Ce n’est pas l’histoire passée qui importe, c’est celle que nous écrivons et celle que nous allons écrire. Faisons-la aussi belle que possible pour le plus grand nombre possible. Là, je tombe d’accord avec ceux qui disent que Trou Story ne parle que du passé. Parce qu’il est vrai que le « Maître chez nous! », évoqué à la fin du film, n’est toujours pas présent. Et si on regarde au nord, on ne voit rien venir… J’aurais aimé vous écrire sur l’hiver. Je souhaite tout de même la plus belle des saisons à tous les flocons et souhaite, finalement, qu’on fasse tempête ensemble! Afin que Jeanne, ses amis et leur descendance, aussi éloignée que l’on ose l’imaginer,
puissent jouir de l’hiver dans un pays décolonisé.

 

Joyeuses fêtes et bonne année!!!


Auteur/trice