Que ce soit avec le département du cinéma du Cégep qui fête ses 35 ans et le 20e du Festival vidéo, ou encore les formations en multimédia dispensées par l’UQAT, plusieurs pourraient être tentés de faire carrière comme cinéastes. Mais est-ce possible de vivre du cinéma en Abitibi- Témiscamingue? Rencontre avec 5 créateurs qui font leur marque à leur façon.
Le cinéma comme outil de développement
Serge Bordeleau a d’abord étudié en biologie avant de faire le saut dans le monde du cinéma. À la suite de sa formation à l’UQAM,
il est revenu en région, a créé la capsule soulignant le 75e anniversaire de Val-d’Or et ensuite, les choses ont déboulé. Il a mis sur pied un organisme qui s’appelle 08-cinéma indépendant, ayant pour mission de supporter les créateurs de la région, sans parler du Festival de cinéma des gens d’ici qu’il a fondé en 2010. En septembre et octobre dernier, il a accompagné, pour une 2e occasion,
des groupes avec le Wapikoni Mobile à Kitcisakik. « C’est une expérience géniale car en plus de me permettre de faire ce que j’aime,
ça change la vie de certains jeunes. »
Le cinéma qui s’enseigne
Martin Guérin enseigne au département de cinéma du Cégep depuis 2000. « C’est un privilège et ça nourrit ma pratique de cinéaste », souligne-t-il. Effectivement, parallèlement à sa carrière d’enseignant, métier qui le passionne, il trace aussi son chemin comme réalisateur. En 2000, il a réalisé son premier documentaire, BRIC-à-BRAC. Est venu ensuite Sortir du trou avec Réal V. Benoît et dernièrement, Voir Ali, un documentaire qui, selon les dires du réalisateur « connaît une vie inespérée pour un documentaire de 50 minutes! »
La business de l’image
C’est lors de leur formation en multimédia de l’UQAT que Maude Labrecque-Denis et Jérémie Monderie-Larouche se sont rencontrés
et ont eu l’idée de lancer les Productions Balbuzard dont la mission est d’offrir un produit complet et original où la qualité et la créativité sont toujours mises en avant-plan. « On n’aurait jamais pu faire ça à Montréal. Ici, il y a un espace de création unique, souligne Mme Labrecque-Denis. De plus, il y a moins de compétition que dans les grands centres et il y a une belle solidarité. Le plus grand défi a été d’apprendre à gérer une business! »
Le cinéma qui touche à tout
Dominic Leclerc n’a pas étudié en cinéma. « C’est comme si c’était pas pour moi » souligne-t-il. C’est son passage à Müvmedia
en 2006 qui a été déterminant. Il y a d’ailleurs reçu le prix du public. Depuis, il cumule plusieurs contrats, parfois à titre de monteur
(Altau Tutti fruti), parfois comme réalisateur (Campus, diffusé au Canal Savoir), ou encore directeur photo (Voir Ali). Au sujet de l’apparition du Web, il indique que « c’est un lieu de diffusion extraordinaire pour un projet comme Le stage de Kassandra, – maintenant sur TOU.TV –. Par contre, pour un long métrage, les salles de cinéma resteront toujours le lieu de
diffusion privilégié. »
Chacun rêve de réaliser une fiction dans les années à venir, alors souhaitons-leur de nombreux projets… et pourquoi pas de travailler les 5 ensemble?