Récré-eau des Quinze met en valeur la nature et l’histoire qui s’y rattache

L’heure de la récréation a sonné

Par Simon Laquerre

Au nord du Témiscamingue, sur les rives rocheuses de la rivière des Quinze, se déploie Récré-eau des Quinze, un vaste terrain de jeu gratuit comprenant 25 km de sentiers pédestres, 27 km de voies cyclables, une voie navigable ainsi qu’une série d’attraits et de curiosités révélant un patrimoine qui gagne à être connu et reconnu.

Le président de Récré-eau des Quinze, M. Jacques Larouche, se remémore la genèse du projet : « En 1999, dans le cadre d’une consultation sur la réfection de l’aménagement des Rapides-des-Quinze, pour la première fois, Hydro-Québec avait fait preuve d’une ouverture quant à l’accès au territoire bordant les rives de la rivière. Non seulement les ouvriers des barrages auraient accès aux lieux, mais la population entière. Nous avons dès lors profité de l’occasion pour développer le secteur par des aménagements récréotouristiques. »

C’est ainsi que Récré-eau des Quinze est né : sous l’impulsion d’un regroupement composé de la Première Nation de Timiskaming, des municipalités d’Angliers, de Notre-Dame-du-Nord, de Guérin et de Saint-Eugène-de-Guigues avec les collaborations étroites d’Hydro-Québec et de la Société de développement du Témiscamingue.

En premier lieu, un inventaire visant à identifier les attraits et vestiges patrimoniaux fut réalisé. « Les berges de la rivière des Quinze regorgent de particularités inédites. Que ce soit les tracés de vieux portages, les ruines du village de la Northern Quebec Power, le pont Bailey, la glissade de bois, le chariot-treuil, la vieille tyrolienne ou encore les marmites de géants creusées dans le roc par les eaux de fontes de l’ère glaciaire », explique M. Larouche.

Marcher au cœur de l’histoire

Les six sentiers ont la particularité de mettre en valeur une facette de l’histoire du territoire. Le sentier Attaway (4.7 km), qui signifie « vendre » en algonquin, fait référence à la rivière et de l’importance qu’elle revêtait en tant que route de commerce. Le sentier L’Île des rapides (3 km) longe les rivages d’une presqu’île. Le sentier l’Explorateur, composé de deux boucles (1 km et 2 km), révèle le travail de l’eau avec ses anciennes chutes, ses marmites de géants et ses milieux humides. Le sentier Les Pouvoirs de l’eau (5 km) commémore la maîtrise des eaux de la Northern Quebec Power, compagnie qui aménagea une centrale hydroélectrique en 1920. Le sentier La Grande île (8 km) se veut un hommage au portage du printemps qu’empruntaient les voyageurs et les Premières Nations. Finalement, le sentier La Tour à feu (2 km) retrace l’histoire de la protection contre les incendies.

La qualité du réseau de sentiers pédestres de classe intermédiaire fut soulignée par l’obtention d’une certification de la Fédération québécoise de la marche. Devant l’ampleur du travail réalisé à ce jour, M. Larouche demeure modeste. « On a simplement rouvert des sentiers qui existaient déjà, qui étaient parcourus jadis par des portageurs, des trappeurs et des pêcheurs. »


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