Poète, écrivain, chanteur et peintre, entre autres, Raôul Duguay est un artiste complet. À 71 ans, pour son 16e album, l’auteur et l’interprète de La bitt à Tibi a envie de montrer son sérieux et de partager sa sagesse en conscientisant son public grâce à sa poésie. L’eau s’avère être le thème central de J’ai soif, ce qui concorde bien avec l’implication de l’artiste dans la Coalition Eau Secours. Le groupe Mes Aïeux, qui collabore également à cette bonne cause, devient un chœur pour deux chansons de l’album, dont la très belle La marée aux mille vagues, un hymne au Saint-Laurent. Monsieur Duguay est à la fois producteur, directeur artistique et instrumentiste sur cet album, où il joue du flugelhorn, en mémoire de son père. Des textes sensi-bles et riches sont chantés avec de l’intensité et des trémolos qui plairont davantage à un public mature ou pour qui le style Duguay est déjà familier. On aime ou on n’aime pas cette voix unique, un peu comme pour Richard Desjardins, un autre incontournable de la région. Une note grave teintée malgré tout d’espoir caractérise l’œuvre coréalisée par Mathieu Dandurand. On y retrouve plusieurs styles musicaux : du chant a capella, du flamenco, du country et du folk, ce qui peut plaire à certains et en déstabiliser d’autres. Cela dit, musi-calité, poésie, âme, engagement et humanisme sont bien présents pour rendre hommage à l’or bleu sur cet album très personnel.
3,5/5