La chorégraphe Dominique Porte s’est installée au Théâtre du Rift du 22 octobre au 5 novembre, dans le cadre d’un projet de résidence de création. Cette invitation, lancée par Jean-Jacques Lachapelle, le directeur de la salle de spectacle, a fourni à cette artiste très en vue dans le monde de la danse contemporaine un lieu où elle a pu peaufiner Je, le spectacle solo sur lequel elle travaille actuellement.

 

C’est lors de l’événement Parcours Danse que Dominique Porte et Jean-Jacques Lachapelle se sont rencontrés. Celui-ci explique : « Parcours Danse est un événement qui réunit les diffuseurs et les compagnies de danse, plusieurs extraits de projets en cours de création y sont présentés. Je m’intéresse beaucoup à la danse et je tente de me tenir au fait de ce qui s’y passe. Et je sais que Dominique, qui mène une carrière internationale, reçoit des critiques élogieuses pour son travail. »

Rapprocher l’artiste et le public

 

Au fil de la conversation, le diffuseur apprend que l’artiste est à la recherche de lieux où elle pourrait s’installer pour une résidence de création en prévision de son prochain spectacle. Ces propos tombent dans la bonne oreille, Jean-Jacques Lachapelle serait très heureux de lui ouvrir les portes du Rift, y voyant une belle occasion d’initier le public témiscamien au processus de création en danse. « Depuis que je m’occupe de la diffusion au Théâtre du Rift, je suis toujours surpris du peu de contact que nous avons avec les artistes de la scène. Tout se passe en une seule journée : l’équipe technique
se présente vers 10 h, les artistes arrivent vers 15 h, le spectacle a lieu à 20 h, et à minuit plus rien n’y paraît. En accueillant une artiste plus longtemps, comme le permet la résidence de création, on peut prévoir des moments d’échange avec le public sur le processus dans lequel elle est engagée. »

De fil en aiguille, la complicité s’installe si bien entre eux que le Théâtre du Rift devient le demandeur d’une subvention au Conseil des arts du Canada pour la réalisation du projet. Trois autres diffuseurs du Québec s’y joignent : le Théâtre du Bic, le Théâtre Centennial de Lennoxville et le Domaine Forget, dans la région de Charlevoix. C’est à Ville-Marie que la chorégraphe séjournera le plus longtemps.

La découverte d’un nouveau milieu

 

Lors de son séjour au Rift, Dominique Porte a pu se consacrer entièrement à sa création. Mais elle a aussi pris le temps de rencontrer le public pour présenter l’état d’avancement de son projet, en plus d’animer un atelier à l’intention d’une troupe de danse du Témiscamingue. La danseuse précise : « Créer à l’extérieur de Montréal, loin des contraintes du quotidien, permet de plonger dans la création et d’être plus concentrée sur son travail. À Ville-Marie, cela m’a aussi permis de rencontrer des gens du milieu, ce qui a nourri la réflexion sur mon projet. » Et elle ajoute : « L’enjeu de la résidence, c’est aussi d’aller vers les autres. J’aimais aussi l’idée du voyage, du parcours, qui est fait de mouvements et de pauses, comme la danse. Le fait d’être dans un état de recherche et disponible à la découverte d’un nouveau milieu rend les relations humaines plus simples et ça influence notre travail. On crée à partir de soi, mais aussi dans la rencontre avec les autres, c’est ce que m’a permis ce séjour à
Ville-Marie. »

 

Décloisonner les rôles

 

De toute évidence, cette expérience a été aussi stimulante pour le diffuseur. À ce sujet, Jean- Jacques Lachapelle nous dit : « Il y a eu quelques moments de grâce avec Dominique. La résidence permet au diffuseur de se mettre au diapason de la création et de mettre en lien de façon plus intense la population et les créateurs; c’est une façon d’aborder le développement des publics. Nous devons être ouverts à ces initiatives. La diffusion et la création ne sont peut-être pas des zones si étanches, je crois que l’avenir repose sur le décloisonnement des rôles. »

À l’automne 2011, Dominique Porte sera de retour au Rift pour offrir au public la version définitive de Je, ce spectacle qui
portera en lui un peu de l’inspiration qu’elle est venue puiser au Témiscamingue.



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