Süthäskï – Melting rock

Indépendant (2009)

Par Olivier Naud

Il faut d’abord savoir que Sütäskï est un groupe d’ici, de Senneterre plus précisément. Vous les avez peut-être déjà vus au FRIMAT ou encore en première partie de Beast cet hiver. Ils ont autoproduit leur album, cet été, et ça sonne béton, puisqu’ils l’ont enregistré dans leur sous-sol ! Sans blague, ça sonne, pas comme un album de Radiohead, mais plutôt comme un vieux disque des Velvet Underground. L’album porte bien son nom : Melting Rock. On sent une espèce de «  lazyness », on se transforme en lave et on bouille. Lave et Bouille tiens, plutôt que Rock and Roll. Hypnotiques, minimalistes et entièrement instrumentales, les pièces évoluent donc tranquillement autour de riffs accrocheurs et répétitifs. La pochette est cependant, comment dire, différente… Amateurs de métal et d’adrénaline s’abstenir.

 

Ariel – Ariel

Tacca Musique (2009)

JENNY CORRIVEAU

Promus grands gagnants de la treizième édition des Francouvertes, nous les avons vus, écoutés et acclamés lors de la soirée Rock de la dernière édition du FRIMAT. Leur dossier de presse déborde de critiques de spectacles à couper le souffle; Ariel Coulombe, chanteur dont le prénom est prêté au groupe, est comparé à des géants tels Jagger et Bowie. Ce sont de vraies bêtes de scène à l’énergie irrévérencieuse et déjantée. Leur musique glam-rock à saveur actuo-80 inspire frivolité et déhanchement. Ariel s’autoproclame Psycho-rock noir bonbon et c’est à l’état brut, avec fougue et vigueur, qu’il nous fait goûter à sa sauce avec ce premier opus. Séduite dès la première écoute, dès la première pièce, j’ai été éblouie de la ferveur contagieuse d’Ariel. Les nostalgiques des années 1980 seront ravis! C’est avec une hargne bien canalisée qu’ils nous livrent 6 pièces toutes aussi affriolantes mais bien distinctes les unes des autres. La voix cassante de Coulombe, amalgamée aux riffs énergiques et à la batterie saccadée de la plupart des pièces, provoque une soif de bouger incontrôlable. C’est donc avec une satisfaction enivrante que j’ai écouté et réécouté l’album; Ariel m’a contaminé! Je ne cesse de fredonner La danse des paons. Teinté d’arrangements à la sonorité Breastfeeders ou encore Indochine, c’est sous des notes aux influences bien dosées de ses prédécesseurs qu’on ressent l’authenticité d’Ariel. Ces Montréalais nous livrent, avec un instinct noir, du matériel moins cérébral mais plus marginal, plus gras, plus sale. L’unique point négatif de cet album est sa durée. On en veut plus! Ils nous reviendront sans aucun doute avec un second album plus mature, plus intellectuel, et qui sait, peut-être même avec quelques pièces en plus!

4/5

Our Lady Peace-Burn Burn

Sony (2009)

 

Philippe Gaudet

Comme plusieurs de ses semblables issus des années 1990, le groupe alternatif Our Lady Peace ne réussit plus à retrouver le succès commercial de ses premiers albums. À la manière de ses acolytes également, la formation torontoise semble jongler constamment entre un retour vers un son plus rock et une incursion vers des sonorités plus expérimentales. Pour l’album Burn Burn, le charismatique chanteur Raine Maida promettait d’ailleurs un retour vers un son rock plus semblable à leurs excellents premiers albums Naveed et Clumsy. La promesse avait déjà été faite auparavant, sans véritable résultat. En fait, depuis une dizaine d’années, le son plus léché et doux qui leur est désormais caractéristique apparaît sur chaque nouvel album du groupe. Malgré un effort notable pour inculquer un peu plus d’énergie à ce dernier, Burn Burn dégage pop et douceur et n’a pas l’étoffe des premiers opus. Qu’à cela ne tienne, l’album demeure accrocheur comme un album de Our Lady Peace l’est à coup sûr. Sans être un classique du genre alternatif, Burn Burn réussit tout de même mieux à nous divertir que son prédécesseur Healthy in Paranoid Times. Un album qui s’écoute bien, mais qui ne sera certainement pas leur plus mémorable. On apprécie particulièrement la pièce très rock Monkey Brains, qui nous ramène une quinzaine d’années en arrière.

 

Thus : Owls – Cardiac Malformations

Hoob (2009)

Par Philippe Lebel

Thus: Owls est à l’origine un groupe de quatre potes suédois, piloté par Erika Alexandersson. Il y a quelque temps, le guitariste montréalais Simon Angell (dont le génie à été découvert grâce à sa participation au projet de Patrick Watson) s’est joint à eux et Cardiac Malformations est né. Il s’agit d’un petit bijou à mon humble avis : le résultat d’une recherche poussée tant au niveau des mélodies, des arrangements, des harmonies vocales que du son en tant que tel. Ils se définissent quelque part dans la pop alternative expérimentale. C’est un album intense, cérébral et très imagé, qui a été conçu pour la scène. Parfois doux, parfois très rude, il nous fait vivre toute une gamme d’émotions. En fait, on a l’impression d’entrer profondément dans l’intimité d’Erika Alexandersson, de faire un passage dans sa tête, d’être projeté dans son cœur en passant par ses tripes. Sa voix enchanteresse me fait quelque peu penser à une espèce d’hybride de Björk et Suzanne Véga… Malgré que l’ambiance de l’album soit parfois un peu maussade, il demeure très agréable à écouter, unique en son genre et il constitue l’une des plus belles découvertes que j’ai faites depuis longtemps (merci le FMEAT !).

4,5 / 5

 

Patrick Watson and the Wooden Arms – Wooden Arms

Secret City Records (2009)

Après l’énorme succès de son premier album, notre cher Watson aurait pu nous offrir un «  Close to paradise # 2 », mais il en est tout autrement. Avec ce dernier album, il profite de la visibilité dont il jouit pour pousser davantage les limites de sa folie. Entouré d’excellents musiciens, les Wooden Arms, il compte sur un des meilleurs batteurs que j’ai eu la chance de voir performer, formant un groupe qui nous transporte dans un univers poussiéreux, que ce soit la poussière des westerns américains ou encore celle qui suit les fanfares des films d’Emir Kusturica. Les chansons y sont un peu moins pop, beaucoup plus expérimentales, voire psychédéliques par moments. Le tout n’est pas pour le moins chaleureux. Si par malheur vous l’aviez manqué au FME, vous pourriez toujours vous creuser un trou et l’attraper en Australie en janvier.

Mille Monarques (Mille Monarques)

Note Musik (2009)

L’échevin Murphy

Première écoute. Première toune. Ça y est. Je suis transporté. Inconsciemment, j’attendais cet album depuis un bon moment. La première pièce, elle s’appelle Réflexion respiratoire sous apesanteur et quoique ça puisse paraître complexe, elle honore bien son nom ! Un morceau en crescendo qui commence par venir nous chercher avec douceur, jusqu’à temps de devenir une sorte d’hymne rassembleur, puis un élan intensément électrique. Oui, ça donne le ton de ce premier éponyme de Mille Monarques, jeune et prometteur quatuor indie rock montréalais. Sans être redondant, l’album conserve une bonne ligne directrice du début à la fin. Cette ligne, de neuf pièces substantielles, est ponctuée de belles surprises en cours d’écoute, comme la voix de Annie Rousseau sur Rouge, comme l’invitation à danser pour « les centaines de poissons qui nous regardent en rang » et comme la robuste attaque féline qui dit « bye bye ». Le son est très actuel. Mille Monarques n’est pas le premier groupe de son époque à ajouter des petites touches électroniques ou des violons synthétiques à une instrumentation pop-rock pesante, mais il le fait convenablement. Bien qu’à mon avis les paroles soient secondaires sur ce genre d’album, la dose de voix de Mathieu Denoncourt est juste à point et les textes atteignent une certaine profondeur. La chose la plus triste, c’est que ça m’a fait oublier les autres disques que j’ai achetés en même temps. À vous procurer si vous aimez Malajube, Karkwa, ou Pawa Up First… ou Diane Dufresne, ou Children of Bodom, ou…

4/5

Placebo-Battle for the Sun

Vagrant (2009)

Philippe Gaudet

C’est au Québec que le groupe alternatif anglais Placebo a eu son premier succès populaire en Amérique du Nord il y a plus de 12 ans. Le chanteur Brian Molko étant né d’une mère parisienne, il maîtrise parfaitement la langue de Molière et s’adresse au public en français à chaque performance en sol montréalais. On peut également penser que la polémique reliée à l’aspect androgyne et sexuellement débridé du groupe a été mieux digérée au Québec, relativement progressiste, qu’ailleurs en Amérique du Nord. C’est donc avec regret que les fans québécois ont appris l’annulation de leur tournée automnale en Amérique du Nord. Molko connaît, paraît-il, de sérieux problèmes de santé. Cette tournée allait servir de promotion pour le satisfaisant album Battle for the Sun, paru plus tôt cet été. Placebo est un groupe très fiable, album après album, et ce 6e opus ne fait pas exception. Plusieurs des titres y sont très énergiques, et le son très rock. On peut penser que l’influence du nouveau batteur Steve Forrest, anciennement du groupe américain Evaline, y est pour quelque chose. Bref, un bon album qui sonne comme du « vieux » Placebo. Les pièces Julien et Breath Underwater sont parmi les bonnes du groupe.

4/5

Lake of Stew – Ain’t Tired of Lovin’

Woodhog Company – 2008

Par Philippe Lebel

Ain’t Tired of Lovin’ est le premier album de ce groupe à cordes acoustiques montréalais. Les six comparses ont enregistré l’album dans l’appartement de Richard Rigby (l’un des membres), sans ajout de pistes supplémentaires, sans effet, sans artifice. Il s’inscrit dans une vague de retour aux racines qui frappe le Québec depuis quelque temps. Ils réactualisent le folk, le country et le blues du 19e siècle avec de fortes teintes de bluegrass, pour en faire un album vivant et contemporain axé sur les harmonies vocales. Les textes, empreints d’audace et d’humour, traitent de sujets aussi variés que de leur volonté de rencontrer le Dalaï Lama, d’attendre l’autobus, de ce en quoi consiste l’amour, du système de santé, sans oublier de leur ami le tatou et des tartes. Personnellement, je ne suis pas fan de country ou de bluegrass, mais l’écoute de cet album me met un gros sourire dans le visage. C’est du bonheur en stéréo. On a l’impression d’être avec eux sur le bord d’un feu, pendant une fête des récoltes (probablement dû au fait que c’est enregistré live dans un appartement). Ça donne envie de se laisser pousser une grosse barbe épaisse, genre laine d’acier et d’aller s’acheter une charrette. Hochements de têtes et tapages de pieds garantis.

4,5 / 5

X

Süthäskï – Melting rock

Indépendant (2009)

 

Par Olivier Naud

 

Il faut d’abord savoir que Sütäskï est un groupe d’ici, de Senneterre plus précisément. Vous les avez peut-être déjà vus au FRIMAT ou encore en première partie de Beast cet hiver. Ils ont autoproduit leur album, cet été, et ça sonne béton, puisqu’ils l’ont enregistré dans leur sous-sol ! Sans blague, ça sonne, pas comme un album de Radiohead, mais plutôt comme un vieux disque des Velvet Underground. L’album porte bien son nom : Melting Rock. On sent une espèce de «  lazyness », on se transforme en lave et on bouille. Lave et Bouille tiens, plutôt que Rock and Roll. Hypnotiques, minimalistes et entièrement instrumentales, les pièces évoluent donc tranquillement autour de riffs accrocheurs et répétitifs. La pochette est cependant, comment dire, différente… Amateurs de métal et d’adrénaline s’abstenir.

 3.5/5

 

Ariel – Ariel

Tacca Musique (2009)

 

 JENNY CORRIVEAU

 

Promus grands gagnants de la treizième édition des Francouvertes, nous les avons vus, écoutés et acclamés lors de la soirée Rock de la dernière édition du FRIMAT. Leur dossier de presse déborde de critiques de spectacles à couper le souffle; Ariel Coulombe, chanteur dont le prénom est prêté au groupe, est comparé à des géants tels Jagger et Bowie. Ce sont de vraies bêtes de scène à l’énergie irrévérencieuse et déjantée. Leur musique glam-rock à saveur actuo-80 inspire frivolité et déhanchement. Ariel s’autoproclame Psycho-rock noir bonbon et c’est à l’état brut, avec fougue et vigueur, qu’il nous fait goûter à sa sauce avec ce premier opus. Séduite dès la première écoute, dès la première pièce, j’ai été éblouie de la ferveur contagieuse d’Ariel. Les nostalgiques des années 1980 seront ravis! C’est avec une hargne bien canalisée qu’ils nous livrent 6 pièces toutes aussi affriolantes mais bien distinctes les unes des autres. La voix cassante de Coulombe, amalgamée aux riffs énergiques et à la batterie saccadée de la plupart des pièces, provoque une soif de bouger incontrôlable. C’est donc avec une satisfaction enivrante que j’ai écouté et réécouté l’album; Ariel m’a contaminé! Je ne cesse de fredonner La danse des paons. Teinté d’arrangements à la sonorité Breastfeeders ou encore Indochine, c’est sous des notes aux influences bien dosées de ses prédécesseurs qu’on ressent l’authenticité d’Ariel. Ces Montréalais nous livrent, avec un instinct noir, du matériel moins cérébral mais plus marginal, plus gras, plus sale. L’unique point négatif de cet album est sa durée. On en veut plus! Ils nous reviendront sans aucun doute avec un second album plus mature, plus intellectuel, et qui sait, peut-être même avec quelques pièces en plus!

 

4/5

 

Our Lady Peace-Burn Burn

Sony (2009)

 

Philippe Gaudet

Comme plusieurs de ses semblables issus des années 1990, le groupe alternatif Our Lady Peace ne réussit plus à retrouver le succès commercial de ses premiers albums. À la manière de ses acolytes également, la formation torontoise semble jongler constamment entre un retour vers un son plus rock et une incursion vers des sonorités plus expérimentales. Pour l’album Burn Burn, le charismatique chanteur Raine Maida promettait d’ailleurs un retour vers un son rock plus semblable à leurs excellents premiers albums Naveed et Clumsy. La promesse avait déjà été faite auparavant, sans véritable résultat. En fait, depuis une dizaine d’années, le son plus léché et doux qui leur est désormais caractéristique apparaît sur chaque nouvel album du groupe. Malgré un effort notable pour inculquer un peu plus d’énergie à ce dernier, Burn Burn dégage pop et douceur et n’a pas l’étoffe des premiers opus. Qu’à cela ne tienne, l’album demeure accrocheur comme un album de Our Lady Peace l’est à coup sûr. Sans être un classique du genre alternatif, Burn Burn réussit tout de même mieux à nous divertir que son prédécesseur Healthy in Paranoid Times. Un album qui s’écoute bien, mais qui ne sera certainement pas leur plus mémorable. On apprécie particulièrement la pièce très rock Monkey Brains, qui nous ramène une quinzaine d’années en arrière.

3.5/5

 

Thus : Owls – Cardiac Malformations

Hoob (2009)

 

Par Philippe Lebel

 

Thus: Owls est à l’origine un groupe de quatre potes suédois, piloté par Erika Alexandersson. Il y a quelque temps, le guitariste montréalais Simon Angell (dont le génie à été découvert grâce à sa participation au projet de Patrick Watson) s’est joint à eux et Cardiac Malformations est né.  Il s’agit d’un petit bijou à mon humble avis : le résultat d’une recherche poussée tant au niveau des mélodies, des arrangements, des harmonies vocales que du son en tant que tel. Ils se définissent quelque part dans la pop alternative expérimentale. C’est un album intense, cérébral et très imagé, qui a été conçu pour la scène. Parfois doux, parfois très rude, il nous fait vivre toute une gamme d’émotions. En fait, on a l’impression d’entrer profondément dans l’intimité d’Erika Alexandersson, de faire un passage dans sa tête, d’être projeté dans son cœur en passant par ses tripes. Sa voix enchanteresse me fait quelque peu penser à une espèce d’hybride de Björk et Suzanne Véga… Malgré que l’ambiance de l’album soit parfois un peu maussade, il demeure très agréable à écouter, unique en son genre et il constitue l’une des plus belles découvertes que j’ai faites depuis longtemps (merci le FMEAT !).

4,5 / 5

 

 

 

 

Patrick Watson and the Wooden Arms – Wooden Arms

Secret City Records (2009)

Après l’énorme succès de son premier album, notre cher Watson aurait pu nous offrir un «  Close to paradise # 2 », mais il en est tout autrement. Avec ce dernier album, il profite de la visibilité dont il jouit pour pousser davantage les limites de sa folie. Entouré d’excellents musiciens, les Wooden Arms, il compte sur un des meilleurs batteurs que j’ai eu la chance de voir performer, formant un groupe qui nous transporte dans un univers poussiéreux, que ce soit la poussière des westerns américains ou encore celle qui suit les fanfares des films d’Emir Kusturica. Les chansons y sont un peu moins pop, beaucoup plus expérimentales, voire psychédéliques par moments. Le tout n’est pas pour le moins chaleureux. Si par malheur vous l’aviez manqué au FME, vous pourriez toujours vous creuser un trou et l’attraper en Australie en janvier.

4.5/5

 

Mille Monarques (Mille Monarques)

Note Musik (2009)

L’échevin Murphy

 

Première écoute. Première toune. Ça y est. Je suis transporté. Inconsciemment, j’attendais cet album depuis un bon moment. La première pièce, elle s’appelle Réflexion respiratoire sous apesanteur et quoique ça puisse paraître complexe, elle honore bien son nom ! Un morceau en crescendo qui commence par venir nous chercher avec douceur, jusqu’à temps de devenir une sorte d’hymne rassembleur, puis un élan intensément électrique. Oui, ça donne le ton de ce premier éponyme de Mille Monarques, jeune et prometteur quatuor indie rock montréalais. Sans être redondant, l’album conserve une bonne ligne directrice du début à la fin. Cette ligne, de neuf pièces substantielles, est ponctuée de belles surprises en cours d’écoute, comme la voix de Annie Rousseau sur Rouge, comme l’invitation à danser pour « les centaines de poissons qui nous regardent en rang » et comme la robuste attaque féline qui dit « bye bye ». Le son est très actuel. Mille Monarques n’est pas le premier groupe de son époque à ajouter des petites touches électroniques ou des violons synthétiques à une instrumentation pop-rock pesante, mais il le fait convenablement. Bien qu’à mon avis les paroles soient secondaires sur ce genre d’album, la dose de voix de Mathieu Denoncourt est juste à point et les textes atteignent une certaine profondeur. La chose la plus triste, c’est que ça m’a fait oublier les autres disques que j’ai achetés en même temps. À vous procurer si vous aimez Malajube, Karkwa, ou Pawa Up First… ou Diane Dufresne, ou Children of Bodom, ou…

4/5

 

 

Placebo-Battle for the Sun

Vagrant (2009)

 

Philippe Gaudet

C’est au Québec que le groupe alternatif anglais Placebo a eu son premier succès populaire en Amérique du Nord il y a plus de 12 ans. Le chanteur Brian Molko étant né d’une mère parisienne, il maîtrise parfaitement la langue de Molière et s’adresse au public en français à chaque performance en sol montréalais. On peut également penser que la polémique reliée à l’aspect androgyne et sexuellement débridé du groupe a été mieux digérée au Québec, relativement progressiste, qu’ailleurs en Amérique du Nord. C’est donc avec regret que les fans québécois ont appris l’annulation de leur tournée automnale en Amérique du Nord. Molko connaît, paraît-il, de sérieux problèmes de santé. Cette tournée allait servir de promotion pour le satisfaisant album Battle for the Sun, paru plus tôt cet été. Placebo est un groupe très fiable, album après album, et ce 6e opus ne fait pas exception. Plusieurs des titres y sont très énergiques, et le son très rock. On peut penser que l’influence du nouveau batteur Steve Forrest, anciennement du groupe américain Evaline, y est pour quelque chose. Bref, un bon album qui sonne comme du « vieux » Placebo. Les pièces Julien et Breath Underwater sont parmi les bonnes du groupe.

4/5

 

 

Lake of Stew – Ain’t Tired of Lovin’

Woodhog Company – 2008

 

Par Philippe Lebel

 

Ain’t Tired of Lovin’ est le premier album de ce groupe à cordes acoustiques montréalais. Les six comparses ont enregistré l’album dans l’appartement de Richard Rigby (l’un des membres), sans ajout de pistes supplémentaires, sans effet, sans artifice. Il s’inscrit dans une vague de retour aux racines qui frappe le Québec depuis quelque temps. Ils réactualisent le folk, le country et le blues du 19e siècle avec de fortes teintes de bluegrass, pour en faire un album vivant et contemporain axé sur les harmonies vocales. Les textes, empreints d’audace et d’humour, traitent de sujets aussi variés que de leur volonté de rencontrer le Dalaï Lama, d’attendre l’autobus, de ce en quoi consiste l’amour, du système de santé, sans oublier de leur ami le tatou et des tartes. Personnellement, je ne suis pas fan de country ou de bluegrass, mais l’écoute de cet album me met un gros sourire dans le visage. C’est du bonheur en stéréo. On a l’impression d’être avec eux sur le bord d’un feu, pendant une fête des récoltes (probablement dû au fait que c’est enregistré live dans un appartement). Ça donne envie de se laisser pousser une grosse barbe épaisse, genre laine d’acier et d’aller s’acheter une charrette. Hochements de têtes et tapages de pieds garantis.

 

4,5 / 5