Rouyn-Noranda (RN) capitale culturelle (CC) fait penser au Temps des bouffons. Chacun sa place. Vendez votre salade ! Donnez-vous ! Ça va faire des belles photos avec des logos pour s’le dire comme on est bon et beau. Speak White, be quiet. Des humains crèvent de la défense et de la dépense en Afghanistan. Marquer RN comme CC canadienne par les temps qui courent, il n’y a rien d’édifiant là-dedans, au contraire… Du Québec comme du Canada, ces droites ! Soupçons à la deux de corruption généralisée. Confusion entre nationalisme et capitalisme bourgeois, liberté et impérialisme culturel américain, sagesse et tutelles, justice et néolibéralisme. Le titre de Capitale du cuivre dure. Il coule des valeurs pas seulement symboliques : accablant, riche, misérable, troublant, toxique, dangereux, problématique, politique, historique, musique… Il est au-dessus de nos forces, mais s’inscrit dans une histoire.
Speak White, be quiet ou cute, qu’vous seriez beaux et fins… Speak White, be quiet fers, gaz, pétrole, mines, terres, rivières, fleuves, écosystèmes, chasses, institutions, fermes, OTAN, partout chez vous jouons aux cartes entre nous. C’est clair, la fête n’est pas une affaire de personnalité et l’histoire locale n’est pas un beau monument ou une couverture chaude de la Croix-Rouge même si la maison brûle. Elle est sale, infectée, pleine de drogues et de poisons, de rêves et de violences, de diableries, d’idées, de paradoxes, d’énigmes, de fantasmes, d’intrigues, de combats, de luttes, de folies… de cultures. Faut voir, Rouyn-Noranda n’est pas un bijou joyeux de village Gaulois. Ville des plus polluées et polluantes de la biosphère Terre. L’itinérance y augmente, le coût de la vie aussi. L’or file entre nos droits, le cuivre et l’argent qui viennent avec, etc. Nous descendons, toujours plus profondément, bassement. Notre droit s’accommode des pires bêtises et bandits avec ou sans costume de l’ordre de l’établi. Harmonie. Chakra. Chien en laisse. Vent embouteillé. Eau qui goûte l’aspirine. Ramasse caca. Chat dégriffé. Ils suivent la galère en boîte et le party.
Le client est roi. Mon cul! Ma langue! Mes rêves! Ma queue de chemise que je ne suis pas ce roi! Au menu, pain basic grillé tartiné de beurre d’arachide. Changement au menu. Farine avec du bicarbonate (Irish bread) tartinée de beurre d’arachide. Changement au menu. Irish bread ou beurre d’arachide. Changement au menu. Farine ou bicarbonate. Changement au menu. Bicarbonate. Changement au menu. Sons extra-terrestres du frigidaire ou conversations terrestres de voisins simples. En fuite, changement au menu. « L’eau, ça compte-tu ? » Le roi est mort avec cette monnaie qui mène nulle part.
Il y a peu de variétés locales, régionales, québécoises, saines, vraies, accessibles pour se vêtir, se nourrir… Dans mon portefeuille d’érable, l’argent perd en valeur. Des miettes sont des miettes. La prospérité et les privilèges des uns se font d’une crise qui affecte bien d’autres. Villages-banlieues, cité-parking-dortoir, écoles frileuses et barricadées, travail-précarité… même discours. Les projets en art, minuscules, résistent, critiquent ou nous questionnent à peine et adoptent un ton opportuniste bercé de clientélisme. La mode est à plaire, pas déranger, en gang, faisant partage d’un même divin merdier retourné dans le même jardin pollué de forêts coupées de villes trouées. Matez votre conscience sur les ondes du canal Évasion ! Infusez la honte dans le café !
Humour niais, banalisations douces, violence gratuite, humanisme cheap n’appellent en rien à mettre en critique
et en jeu : politique, théâtre, humanité, lettres et arts, notre histoire nationale, nos contes, notre monde, nos devenirs.
La fête est occasion de transgression, de révélation en critique, d’inversion des rôles, d’appels. Demandons à Dionysos pour se risquer à la fête. Rouge vin, sang, feu… Quelle histoire ? Quelles fêtes ? Quels partages… résistances… productions… affirmations… recherches-créations… amours-passions ? Les fros ici, ils ont été chassés. Je ne vois pas le rapport de célébrer.