C’est sur la scène des Francofolies de Montréal que la maison de disques rouynorandienne 7ième Ciel célèbrera, le 18 juin prochain, ses sept ans. Afin de souligner l’événement comme il se doit, les quatre artistes de cette étiquette de musique préparent un spectacle commun qui ne manquera pas d’épater la galerie.
Si plusieurs préfèrent célébrer au tournant de la décennie, il en est tout autrement pour les Disques 7ième Ciel, qui ont choisi d’honorer le nombre sept qui leur sied si bien. Les rappeurs Anodajay, Samian, Koriass et Dramatik présenteront pour l’occasion chacun un mini spectacle avec leur matériel respectif, puis la soirée culminera avec des prestations communes sous le travail sonore d’un DJ. Une belle vitrine pour la jeune maison de production, ce spectacle anniversaire sera repris, le 5 septembre, à Rouyn-Noranda, dans le cadre du FME.
Graver son nom dans l’histoire
7ième ciel a vu le jour en 2003 lorsque son instigateur, Steve Jolin, aussi connu sous les traits du rappeur Anodajay, voulait lancer son premier album : Premier VII. « À l’époque, je magasinais des maisons de production, mais je ne trouvais rien d’intéressant pour un rappeur, encore moins pour un rappeur de l’Abitibi. Je trouvais que c’était finalement plus facile de me produire moi-même. » Il faudra pourtant attendre la sortie de son deuxième opus, Septentiron et du succès Le beat à Ti-Bi en collaboration avec Raôul Duguay, pour que Steve Jolin décide de chapeauter d’autres talents que le sien. « Je voulais faire profiter d’autres artistes de mes services et de l’expérience que j’avais acquise, raconte-t-il. J’ai premièrement découvert Samian via les Loco [Locass]. » Puis Koriass et plus récemment Dramatik se sont joints à l’aventure. « J’aime mieux avoir des artistes de qualité qu’avoir plusieurs artistes », explique celui qui dirige l’une des plus grosses boîtes de production rap au Québec.
Une scène dynamique
Celui qui fut proclamé chef de file du mouvement hip hop québécois par Bandeapart.fm en a long à dire sur cette tendance musicale et particulièrement sur ce qui se passe ici en Abitibi-Témiscamingue. « Au Québec, il faut se battre pour avoir notre place dans les médias, explique Anodajay. Pour les décideurs, qui sont souvent des baby boomers, le hip hop n’a pas sa place dans les radios ou dans les galas. Pourtant c’est un des styles musicaux les plus populaires, surtout chez les jeunes, mais les médias de masse ne visent pas ce public-là; puis le fait d’être catégorisé « musique de jeunes », ça nous aide pas. » Si le rap était, il y a 10 ou 15 ans, l’apanage de jeunes érudits de la musique qui manquaient d’expérience et parfois de professionnalisme,
il en est tout autrement aujourd’hui, puisque les rappeurs d’ici peuvent désormais s’appuyer sur des équipes expérimentées, comme celle de 7ième Ciel.
Celui qui produit des spectacles de hip hop depuis 2003 en région se réjouit par contre du talent et de la relève qu’il y a ici. « Je pense que ça a donné beaucoup d’espoir aux jeunes d’avoir deux artistes, comme Samian et moi, qui sont établis en région, analyse-t-il. Il y a ici beaucoup de bons jeunes rappeurs, mais il ne faut pas qu’ils se découragent, même s’il y a beaucoup d’appelés et peu d’élus dans ce milieu.»